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mercredi 17 mai 2017

Narbonne: la vieille dame voit sa maison vendue malgré elle

A 81 ans, Renée est devenue une proie facile. Au moment des faits, en 2013, elle était seule, sans enfant, avec une sœur pour unique famille.
Renée possédait un appartement sur le quai de l’Escoute. Mais une mauvaise rencontre lui a fait perdre son bien : elle est devenue... locataire de l’appartement qu’elle possédait. La somme de la vente a disparu soit 179 000 euros dont 100 000 euros auraient été mis sur un compte ouvert au Maroc.

En octobre 2013, la sœur de la victime fait un courrier au procureur de la République : elle signale la présence de deux hommes qui rôdent autour de sa sœur, depuis 2011. Renée est psychologiquement faible, elle vient de perdre son fils âgé de 52 ans. Des voisins voient les meubles de l’appartement être déménagés.
Un homme en particulier gravite autour de la vieille dame. Il s’agit d’Abdelhak, 63 ans. Il a déclaré devant le tribunal correctionnel de Narbonne, vendredi dernier, qu’il aimait beaucoup cette femme.
  • Plus assez d’argent pour se loger
La mère du prévenu et Renée sont voisines, elles prennent le café ensemble. De fil en aiguille, Abdelhak s’était rendu utile. Le médecin traitant le voyait souvent avec Renée, il était aussi prétendument un « intermédiaire » entre sa sœur et les autres interlocuteurs. Notamment, on retrouve le mis en cause chez le notaire pour formaliser la vente de l’appartement en mars 2013.
C’est un tiers qui l’avait acheté en bonne et due forme, c’est Abdelhak qui aurait empoché la somme. Me Philippe Clément s’occupe de défendre les intérêts de cette femme âgée qui se retrouve sans appartement. Elle a une retraite de 1 800 euros qui ne suffisent pas à payer son hébergement dans une maison spécialisée. Le notaire aurait déclaré que la victime était en pleine possession de ses moyens. Ce qui n’était pas l’avis de l’expert psychiatre qui a conclu à un « trouble du jugement et du raisonnement. Elle n’était pas capable de discerner la valeur de ses biens ».
Selon le prévenu, Renée avait l’intention d’en faire son héritier. Ce ne sera pas le cas. Les faits sont pris au sérieux par la justice, une information judiciaire avait été ouverte. Le prévenu avait même fait deux ans de détention provisoire avant d’être jugé vendredi dernier. Le parquet avait requis 30 mois de prison avec sursis avec une mise à l’épreuve de 18 mois. Le tribunal a suivi la peine principale soit 30 mois avec sursis mais a décidé un sursis mise à l’épreuve de 20 mois avec l’obligation d’avoir une résidence en France dans ce laps de temps. Il devra rembourser la victime.
Ce dernier point pourrait se compliquer : dans quelle mesure est-il possible de rapatrier les sommes qui auraient été placées sur un compte au Maroc ? Une nouvelle manche va se jouer après le volet pénal pour que la victime puisse retrouver une partie de ses fonds disparus.
Narbonne: la vieille dame voit sa maison vendue malgré ellehttp://www.lindependant.fr/2017/05/16/narbonne-la-vieille-dame-voit-sa-maison-vendue-malgre-elle,3015537.php

samedi 28 mai 2016

Affaire Wilson : accusé de meurtre, Jean-Louis Cayrou a tenté de se suicider

Poursuivi devant la cour d'assises de l'Aveyron depuis lundi, accusé du meurtre de Patricia Wilson qui a disparu en août 2012 de sa maison de Vabre-Tizac, Jean-Louis Cayrou a été hopitalisé en urgence ce matin. Il auraît tenté de se suicider en se tailladant les veines.
Selon nos informations, il a été hospitalisé dans une unité de soins psychiatriques. Son état de santé ne serait pas préoccupant.
En principe, l'audience devait reprendre lundi et le verdict est attendu mardi en fin de journée. Est-ce que le procès va pouvoir se poursuivre? 
http://www.ladepeche.fr/communes/rodez,12202.html

mardi 24 mai 2016

Drame du silo de Pont-sur-Sambre : pas de poursuites du procureur contre les propriétaires de la ferme

L'accident survenu lors d'une sortie scolaire dans une ferme en mars dernier ne fera pas l'objet de poursuites pénales. Huit collégiens, avaient été blessés,dont deux sérieusement, dans l'effondrement d'un silo d'ensilage de maïs. 

"Pas d'imprudence"

Le procureur a estimé ce mardi, que la responsabilté pénale de la ferme n'était pas engagée.  « Le silo n’est pas soumis à des normes particulières explique Jean-Francis Créon. L’enquête a permis d’établir qu'il n'y a eu ni imprudence, ni violation d’une obligation de sécurité, ce qui signifie que sur le plan pénal, il n’y a pas de poursuites".

Le procureur a envoyé à chacun des parents concernés par cet accident, un courrier expliquant sa décision. Ceux qui le souhaitent peuvent eux-mêmes engager des poursuites devant le tribunal correctionnel . Mais si les familles obtiennent de l’assurance des réparations en accord avec les dommages obtenus, elles pourraient ne pas aller au civil.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/

jeudi 14 mai 2015

Nancy : une vie amputée de moitié

La double porte de l’immeuble coulisse à son approche, l’accès au palier cède à la poussée du fauteuil, l’entrée dans l’appartement se fait sans obstacle, et à l’intérieur tout est de plain-pied. Pour sortir, « Bilbo » le labrador n’a guère qu’à donner un coup de museau sur l’interrupteur, et la porte s’ouvre. Miracle de la domotique associée à l’intelligence animale.
Ce logement donnant sur le site d’Artem est équipé tout confort à l’usage d’une personne se déplaçant en fauteuil roulant. Laurence Lemaître en est ravie. « Dans mon précédent appartement je ne pouvais ni entrer ni sortir seule, ni prendre de douche d’ailleurs. Mais là, c’est complètement adapté. D’ailleurs je remercie Batigère, mon bailleur, parce que si j’avais compté sur la MDPH pour ça… »
Entre la MDPH, Maison départementale des personnes handicapées et Laurence, le dialogue s’est largement compliqué au fil du temps. « Je passe pour une véritable em… deuse, oui ! », résume l’intéressée que ce constat n’intimide pas.
Au contraire, la jeune trentenaire, infirme moteur cérébrale depuis l’enfance, coincée dans un fauteuil et ne pouvant bouger que très difficilement les avant-bras et deux doigts seulement de la main gauche, affiche un véritable caractère de battante. Et compte bien, malgré son élocution entravée, faire valoir ses arguments. Ce fut d’ailleurs chose faite, avec succès, en février au tribunal où elle a obtenu gain de cause contre la MDPH.
« On n’est pas des enfants »
Motif : en octobre 2014, l’institution réduisait l’aide humaine, sur laquelle elle comptait, de 22 heures quotidiennes à 9 heures 56, soit moins de la moitié. Une prestation de compensation handicap qui lui avait pourtant été accordée depuis 2010. « Or, entre 2010 et 2014, je n’ai pas vu mon handicap diminuer du tout, au contraire », s’insurge Laurence. « Alors comment je fais maintenant ? »
Moins de dix heures ne couvrent pas une journée entière de vie en effet, et impliquent de rester plus de 14 heures couchée. Sans parler des besoins impératifs du corps qu’on ne peut pas tous programmer. « En fait si, la MDPH m’a dit qu’il fallait programmer les horaires où je suis censée aller aux toilettes par exemple ! C’est insensé, surtout quand on a déjà des problèmes rénaux. La MDPH suggère bien de fractionner les horaires en plusieurs plages dans la journée, mais qui vous allez trouver pour venir un peu le matin, un peu le midi, un coup l’après-midi et encore le soir ? C’est impossible ! »
Du coup Mathieu, son compagnon vient à la rescousse, une solution qui ne fait pas le bonheur du couple. « Ce n’est pas à lui de palier mon handicap plus de la moitié du temps, et surtout c’est mauvais pour nous deux que je sois complètement tributaire de lui. Et si on venait à se séparer ? Je n’aurais plus d’autre solution que d’aller en institution. C’est d’ailleurs bien ce qu’ils cherchent, ça coûte moins cher, et beaucoup de mes amis handicapés s’y sont résignés. Mais là-dedans on mange ce qu’on nous dit, quand on nous dit, pareil pour bouger, se coucher, bref comme des enfants ! Ce n’est pas supportable de nous traiter ainsi ! »
Le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Nancy lui a donné raison, condamnant la MDPH 54 à rétablir Mme Lemaître dans ses droits. Mais la MDPH a aussitôt fait appel. « Et ça, c’est scandaleux ! », s’insurge son avocate Me Alexandra Grévin, spécialiste du droit du handicap et de plus en plus souvent saisie de ce type de cas en France. « La MDPH ne s’est pas présentée en première instance, avait un dossier vide et maintenant fait appel ? Une procédure qui peut durer plus de 18 mois. Or comme c’est suspensif, ma cliente doit toujours faire avec 9 h 56 et se débrouiller ! » En mode survie.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/05/14/nancy-une-vie-amputee-de-moitie

mercredi 25 mars 2015

Autopsie d'une agression mortelle

Hier, la cour d'assises s'est longuement attardée sur le fond du dossier de vol avec violence ayant entraîné la mort de Valentin Rivié, un jeune Albigeois de 24 ans, tué le 1er juin 2012 d'un coup de bouteille à la tête. La présidente, Corinne Chassagne, a tenu à rappeler aux avocats et aux jurés que l'intention homicide n'était pas l'élément constitutif du drame. La cour a aussi consacré tout l'après-midi à entendre Romain, 24 ans, le témoin direct de l'agression du boulevard Carnot mais surtout les amis, proches et parents de Valentin. Avec, au bout, une seule question : Pourquoi lui ? Valentin, ce jeune qui rayonnait d'un charisme naturel, doux, affectueux, bien dans sa tête, méritait selon son prof principal du lycée Lapérouse, «Le prix de la camaraderie». Le lycéen a fait son chemin dans le monde de la photo et du cinéma, sa passion. «Tout le monde se souvient de lui sur les plateaux», explique à la barre un réalisateur qui l'a eu comme assistant. Valentin percutait vite et bien. Il avait cette «intelligence des autres», qui faisait de lui un compagnon hors pair.
Alors ce 1er juin, un peu après 3 heures du matin, de retour d'une fête bien arrosée sur les berges du Tarn, il est tombé, avec Romain, sur Farouk et Albert, le mineur presque majeur. Eux aussi avaient bu et fumé quelques pétards. Me Emmanuel Ravanas, avocat de la partie civile, a bien tenté de mettre en avant la préméditation de l'agression et du vol du sac à dos de Valentin. «Ils ont dit, en repérant les deux jeunes qui marchaient sur le trottoir du boulevard Carnot : On y va !» Mais l'officier de police judiciaire, qui relate les faits, rectifie le tir.
«Rien dans la procédure n'a permis de l'établir». Valentin leur a roulé une clope, offert le fond de sa bouteille de rhum. «Ils étaient cool et d'un seul coup ils ont changé», raconte Romain, gazé à la bombe lacrymogène pendant que Valentin était assommé d'un coup de bouteille à la tempe. Un coup violent, qui n'a laissé aucune trace apparente sur sa tête mais qui a causé des blessures irréversibles à l'intérieur. Une grosse fracture du crâne et des dégâts terribles sur le cerveau, précise à la barre le médecin légiste. Valentin a été déclaré en état de mort cérébrale le lendemain.
Alors, s'ils étaient restés 5 minutes de plus sur les berges ou devant la boîte, La 25e avenue à Albi, à taper la causette avec une copine. Et si Farouk et son copain avaient passé plus de temps à liquider leurs bouteilles de whisky, leurs chemins ne se seraient jamais croisés. Ces scénarios, Romain les a tournés dans tous les sens, des centaines de fois. Les accusés, aussi, sûrement.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/25/2073980-autopsie-d-une-agression-mortelle.html

mercredi 21 janvier 2015

Accident mortel en Loire-Atlantique : Pierre Lagache plus que jamais combatif pour sa fille

L'ami du conducteur ivre qui avait causé la mort de Charlotte Lagache comparaissait hier au tribunal de Saint-Nazaire (44). L'audience a réservé quelques surprises et aussi suscité des questions…
Le combat de Pierre Lagache contre la violence routière et ses effets désastreux a vécu un épisode capital, hier. Un procès hors du commun, à Saint-Nazaire (44), où le regard bleu et le sourire de la Pradinoise Charlotte Lagache étaient omniprésents dans l'esprit de ce père et cette mère qui ne veulent pas qu'on oublie la vie et le cruel destin de leur fille. Charlotte a trouvé la mort sur la RN171 en Loire-Atlantique, le 1er avril 2012 à l'âge de 23 ans. Un chauffeur fortement alcoolisé (2,31 gr/litre) a percuté la voiture dans laquelle se trouvait la jeune Lotoise.
Il circulait à contre-sens. Cet homme de 46 ans est aussi décédé. Pierre Lagache ne pouvait admettre que le dossier se referme froidement sur le sort de Charlotte. La vérité a éclaté au printemps 2013. «Une nouvelle audition a démontré que le chauffard s'est alcoolisé en compagnie d'un ami qui a menti pour se protéger», résume Pierre Lagache. En dépit de circonstances prouvant qu'il pouvait empêcher le chauffard de conduire, le tribunal de Saint-Nazaire avait classé l'affaire. Pas la famille de Charlotte.

Responsabilité confirmée

Les époux Lagache se sont appuyés sur le délibéré d'un dossier similaire : le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné, en mars, à de la prison ferme un homme qui avait laissé conduire un ami ivre, auteur ensuite d'un accident mortel.
Hier, dans l'affaire Lagache, le procès a été marqué par des révélations et une surprise de taille pour les parents de Charlotte : «Nous avons appris que le passager du conducteur avait déjà été condamné pour des faits d'alcool au volant. J'ai été surpris par les propos du procureur qui n'a pas prononcé de réquisitoire pour une condamnation, ni une demande de relaxe. Il laisse au tribunal le soin d'interpréter le dossier tout en confirmant la responsabilité morale du passager. Il savait, il n'a pas agi et a menti pour se couvrir. Cette situation surprenante pose question sur le fonctionnement de la justice», note Pierre Lagache. Le délibéré sera prononcé le 10 mars prochain.
Le débat est ouvert et le combat loin d'être terminé.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/21/2033113-pierre-lagache-plus-que-jamais-combatif-pour-sa-fille.html

vendredi 12 décembre 2014

Un drame de la route à la barre du tribunal

Le 2 avril 2013 sur la RN88 à hauteur d'Yssingeaux, un accident impliquant plusieurs camions provoquait la mort du Beauzacois Henri Jourda. L’audience se déroulait mardi au Puy-en-Velay avec au centre des débats la surcharge de la bétaillère à l'origine de l'accident.
Assis dans son fauteuil roulant électrique, le jeune homme tétraplégique s'avance lentement jusqu'à la barre du tribunal aux côtés de son père. L'image traduit la violence des faits. Un et demi plus tôt, Guillaume conduisait une bétaillère, celle de l'entreprise de marchands de bestiaux que gère son père et dont il est l'unique salarié. Ce 2 avril 2013 vers 7 h 45 sur la RN 88, il était au volant de cette bétaillère et circulait dans le sens Le Puy/Saint-Etienne. A l'arrière du camion, 13 veaux, chargés un peu plus tôt à Saint-Arcons-de-Barges. Arrivé à hauteur d'Yssingeaux, la camionnette s'est déportée sur la gauche avant de venir heurter une citerne de carburant (le conducteur a été blessé) puis de percuter violemment un camion benne de l'entreprise Eiffage à l'avant gauche. Au volant de ce dernier, Henri Jourda, un Beauzacois de 52 ans, a perdu la vie dans l'accident. Plusieurs de ses six frères et sœurs ainsi que ses parents, étaient présents à l'audience mardi après-midi.
A la barre, en temps que prévenus, on retrouvait donc le chauffeur de la bétaillère et son père Jacky, négociant en bestiaux domicilié dans la Loire. Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 27 ans, habitait à Monistrol-sur-Loire au moment des faits. Touché à la moelle épinière, il est aujourd'hui en arrêt de travail. Tous deux comparaissaient mardi pour homicide involontaire, et pour avoir conduit ce véhicule avec des pneus lisses (à l'avant) et en surcharge de plus de 500 kg.

http://www.lagazettedelahauteloire.fr/Infos-du-jour/Un-drame-de-la-route-a-la-barre-du-tribunal-101196

mercredi 25 juin 2014

Mort d’un cycliste : l’automobiliste est relaxé

Le 6 septembre dernier, le soleil n’était pas encore levé et Gérard, comme chaque matin, se rendait au travail en voiture. Sur la même route, dans le même sens, quelques hectomètres plus loin, Patrick en faisait de même sur son vélo. À hauteur de Thillois, le premier a percuté le second par l’arrière. L’instant d’après, Patrick était mort. Et Gérard s’est retrouvé accusé d’homicide involontaire.
La collision mortelle s’est produite dans une ligne droite. Gérard, 54 ans et aucun antécédent judiciaire, n’avait consommé ni alcool ni stupéfiants. Les phares de son véhicule étaient allumés. En revanche, aucune lumière n’éclairait le vélo de la victime, décédée après avoir heurté violemment le pare-brise de Gérard.
À la barre du tribunal correctionnel de Reims, hier après-midi, le quinquagénaire a réitéré sa version d’une voix sourde : « Je n’ai pas vu la victime, je n’ai pas eu le temps de freiner. J’ai entendu un bruit… impressionnant. Je me suis arrêté, j’ai parlé à l’homme qui se trouvait au sol. Il ne répondait pas. J’ai appelé les pompiers… Je crois qu’il est mort très vite. »

Le parquet avait requis
un an de prison avec sursis

À ses mots, une femme blonde, assise au premier rang, pleure en silence, dévorée d’une douleur contenue à grand-peine : la sœur de la victime.« La seule famille qui lui restait », précisera son avocat. Dans ces dossiers d’accidents mortels, les faits sont toujours aussi simples que l’issue dramatique.
L’avocat de la sœur de la victime replonge dans les procès-verbaux du prévenu. Juste avant la collision, celui-ci expliquait avoir « très légèrement serré sur sa droite » à la vue d’un « poids lourd arrivant en sens inverse ». « On n’a jamais pu vérifier la présence de ce poids lourd ! » accuse l’homme en robe sans pour autant apporter de nouvel élément.
Aucun doute, en revanche, pour la substitut du procureur : « Ce matin-là, la conduite du prévenu n’a pas été appropriée. » Un an de prison avec sursis est requis contre Gérard ainsi que deux ans d’annulation de son permis de conduire. L’avocat de la défense plaide la relaxe, rappelant ce qu’avait dit un gendarme à celui-ci à l’issue des premières constatations : « Vous étiez au mauvais endroit, au mauvais moment. » Pour la sœur de la victime, c’est une nouvelle onde de choc.
À l’issue du délibéré, Gérard est relaxé : aucune faute pénale n’a pu être établie.
Il devra toutefois verser 20 000  euros de dommages et intérêts à la sœur de la victime. En larmes, celle-ci se presse de sortir de la salle d’audience sans croiser le regard parfaitement désolé de Gérard.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/mort-d-un-cycliste-l-automobiliste-est-relaxe-ia0b0n368400

mardi 3 juin 2014

Les familles demandent justice après le drame mortel d’une maison de retraite

Limonest-Lyon. Huit ans après l’incendie qui a coûté la vie à deux pensionnaires de la résidence « La vigie des Monts d’or », familles et avocats réclament la condamnation de l’établissement au civil, après le classement sans suite de l’enquête pénale.
« Que la justice passe et qu’ils puissent faire leur deuil » : c’est l’essentiel de la demande d’Yves Sauvayre, lundi à l’audience de la 4e chambre civile du tribunal de grande instance de Lyon. Derrière lui, des familles sont en rang serré dans la petite salle d’audience, les yeux rougis, comme si l’émotion était ravivée en dépit du temps, huit ans après les faits.
« Le système de sécurité était complètement défaillant »
Familles et avocats demandent la condamnation de la Resamut, organisme de santé qui gérait la maison de retraite « La vigie des Monts d’Or », à Limonest. L’établissement avait été la proie des flammes, le 1er novembre 2006. Avec un bilan dramatique : deux personnes très âgées décédaient de brûlures et d’intoxication.
Après enquête et expertise, le parquet de Lyon avait classé l’affaire sans suite. Les familles n’ont pas voulu se résoudre à cette impasse pénale. Selon l’avocat, « la responsabilité de l’établissement est engagée ». Parmi « plusieurs carences » qui auraient joué un rôle dans le drame, l’avocat dénonce « les dysfonctionnements graves » Il est question du système de désenfumage de l’établissement, qui a fait l’objet de deux mentions dans des visites de sécurité, avant l’incendie. Et dont les travaux de mise en conformité ont été finalement exécutés un an après l’incendie. Il est aussi question d’une alarme incendie qui se déclenchait de manière intempestive, de formations et d’exercices insuffisants. « Le système de sécurité était complètement défaillant », ajoute Me Christian Lallement, avocat d’une autre famille.
Les demandeurs ont cité à l’audience des extraits de témoignages de secouristes et d’employés. Les sapeurs-pompiers avaient notamment eu du mal à trouver le quatrième étage, départ du feu et piège fatal aux personnes âgées, en raison d’une architecture particulière. L’avocat de l’établissement mis en cause n’était pas présent à l’audience.
Le président a rappelé les termes de ses conclusions déposées dans le dossier. Selon le défenseur, l’établissement n’était juridiquement pas tenu à « une obligation de moyens » en terme de sécurité. Il a plaidé le rejet des demandes. L’avocat de l’Opac, propriétaire du bâtiment loué à Resamut, a repoussé toute responsabilité, compte tenu des termes du contrat de location.
Décision le 15 septembre.

http://www.leprogres.fr/faits-divers/2014/06/03/les-familles-demandent-justice-apres-le-drame-mortel-d-une-maison-de-retraite

mercredi 14 mai 2014

L'épuisement d'une mère de famille mène au drame

C'est un accident domestique qui trahit la détresse d'une mère. La jeune femme, âgée de 40 ans, vient d'être condamnée à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Besançon. Elle était poursuivie pour blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois.
Les faits remontent au mois de mai 2012. C'est le soir, la mère de famille est épuisée par sa journée. Elle vient d'accoucher de jumeaux qui ont tout juste deux mois et elle a un fils aîné. Elle vit seule avec eux. La jeune femme se coiffe avec son sèche-cheveux et, subitement, elle s'endort d'épuisement. Son sèche cheveux continue à chauffer et, par malchance, chauffe la jambe de sa petite fille de 2 mois qui était à côté d'elle. Quand elle se réveillera quelques heures après, il sera trop tard. La jambe du bébé est brûlée et il faudra ultérieurement l'amputer entre le pied et le genou.
Lors de l'audience, la mère de famille a reconnu les faits tout en confiant qu'elle s'en voudrait toute sa vie. Le juge a suivi les réquisitions du procureur qui avait requis huit mois de prison avec sursis avec obligation de soin psychologiques et psychiatriques.


http://franche-comte.france3.fr/2014/05/14/l-epuisement-d-une-mere-de-famille-mene-au-drame-477085.html

vendredi 11 avril 2014

Aureilhan. Il menace le maire de s'immoler pour sa caravane

C'est sur fond d'un contentieux d'urbanisme que le conflit a démarré. Jonathan est un pasteur évangéliste de la communauté des gens du voyage. Inconnu de la justice, il se retrouve devant le tribunal pour acte d'intimidation commis à l'encontre du maire d'Aureilhan, Yannick Boubée.
«J'ai des enfants, les aires d'accueil des gens du voyage sont délabrées, souvent inondées», explique Jonathan. Sa cousine ayant un terrain privé sur la commune d'Aureilhan, il décide de s'y installer. Après les démarches pour avoir l'électricité, la mairie lui indique qu'il ne peut pas rester là. «C'est pour mes enfants, je suis prêt à payer l'électricité. Les aires d'accueils sont trop chères, je ne peux pas payer», ajoute-t-il. «Je regrette mes propos et je m'en excuse auprès du maire. D'ailleurs, je compte m'en excuser en personne». Car Jonathan a déraillé. Après plusieurs rendez-vous où les agents municipaux ont essayé de lui expliquer les raisons de leur refus, il s'est emporté. «Le maire a enregistré la conversation, vous n'avez pas nié les faits», précise la présidente. Face au refus de la municipalité de l'autoriser à s'installer sur le terrain familial, Jonathan a employé la menace. «Je viens, je mets ma caravane devant et personne ne rentre. Il y aura trois solutions : soit je distribue des tracts pour expliquer, soit je m'immole, soit je fais une grève de la faim. Vous pouvez envoyer les gendarmes, mais je sortirais les deux pieds devant», avait-il menacé.
«Je l'ai dit, je n'ai pas menacé le maire. Je venais de perdre un enfant à l'époque, j'ai eu un ras-le-bol», s'explique Jonathan.
Aujourd'hui, il n'est plus sur le terrain. «Ça n'ira pas plus loin. Je me suis enlevé», a-t-il ajouté.
Pour le procureur, «ce ne sont pas des paroles admissibles». Il requiert 4 mois de prison avec sursis. Mais pour le tribunal, Jonathan Demeter n'est pas coupable, il est relaxé.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/11/1861033-il-menace-de-s-immoler-pour-sa-caravane.html

mercredi 9 avril 2014

L’enfer, c’est ici…

Mortel Nouvel an. Anthony, un L’Islois de 26 ans, est mort d’une overdose, mélange de cocaïne et de médicaments, le 1er janvier dernier. Il se trouvait dans un appartement de la rue du Général-Herr, à Pont-de-Roide. Un appartement qui était l’objet d’une surveillance toute particulière de la part des gendarmes, depuis le mois de juillet précédent. Dans le viseur, Sébastien Darmanin, soupçonné d’être un gros dealer.
Tout était parti d’une banale affaire de vol, concernant Jérôme, un « client » habituel de la cité, abonné à la rubrique des faits divers. Un petit voleur qui, en l’occurrence, avait livré le nom de son fournisseur en drogue. Un certain Sébastien M.
À partir de là, des écoutes téléphoniques sont mises en place. En l’espace de deux mois, 4.828 appels sont recensés sur le portable du suspect. Avec comme interlocuteur privilégié Darmanin, alias « le gros » ou encore « Chiboune ». Il apparaît comme le principal fournisseur de toute une population de toxicomanes alentours. L’homme, aujourd’hui âgé de 32 ans, est un vieux cheval sur le retour. Le tribunal de Melun l’avait déjà condamné en 2008 pour son implication dans une affaire de stups.
La planque des gendarmes permet de mettre en lumière un manège incessant. Avec jusqu’à sept clients quotidiens qui venaient chercher leur came et qui ont été immortalisés (photos à l’appui) lors de transactions à l’extérieur de l’immeuble.
L’étau se resserrait autour de Sébastien Darmanin. Jusqu’à ce 1er janvier. À la suite du décès de celui qui se trouvait chez lui, il n’est plus revenu à Pont-de-Roide. « Ce type me faisait cocu avec ma copine. Moi, j’ai décidé de rester auprès de ma fille et de sa mère », dit-il. Cap sur Bray-sur-Seine. Nouvelle vie mais même vieux démons. C’est dans cette commune de Seine-et-Marne que les gendarmes l’ont interpellé le 1er avril. Chez lui, ils ont découvert 3.730 € en liquide, 908 grammes d’héroïne et 200 de cannabis. « Ce qui représentait une valeur marchande de près de 100.000 €», calcule Eléonore Tergoresse, la représentante du ministère public.
La procureur : « Ce sont des produits qui peuvent tuer. » La preuve…
Sébastien Darmanin a un mérite, c’est qu’il est franc. Il reconnaît tout. Oui, il admet avoir acheté près de cinq kilos d’héroïne et trois de résine de cannabis. Il dit avoir revendu les deux tiers de la première substance et consommé le tiers restant. Il dit tourner à « cinq à six grammes d’héro par jour ». Le président fait le calcul. Cela représenterait près de 3.000 € de budget mensuel. Avec le RSA comme seule source de revenus, il a vite compris qu’il lui fallait trouver une martingale pour financer sa drogue. D’où le trafic.
Quand le président lui agite le spectre de la prison, il répond : « C’est normal puisque j’ai fait du trafic. » Me Valérie Chassard s’infiltre dans la brèche. Elle parle de l’enfer vécu par ce garçon, littéralement livré à lui-même, au milieu d’une famille… particulière où la boisson et la violence ont rythmé son enfance.
La représentante du ministère public est dans son rôle. Elle dépeint un trafic d’ampleur avec Darmanin, au sommet de la pyramide, Sébastien M. et Martial B., à l’échelon en dessous et près de 25 clients en dessous. Elle assure que chacun aura à répondre de ses errements le moment venu mais que là, il convenait d’apporter une réponse immédiate. Elle en revient à la nocivité de la drogue. « Ce sont des produits qui peuvent tuer. » Implacable preuve avec l’épisode du 1er janvier. Elle constate la récidive et sollicite l’application de la peine plancher. À savoir cinq ans ferme.
Là encore, Me Chassard doit ramer à contre-courant pour tenter de juguler la cinglante vague qui se prépare. Elle parle de ce garçon malade, qui a perdu près de 30 kilos depuis qu’il a sombré dans la toxicomanie. Elle conteste la valeur exemplaire que pourrait revêtir le jugement. « On parle de coup de filet, moi je parle de coup d’épée dans l’eau. Les efforts de répression sont vains. Combien de consommateurs ont déjà retrouvé un fournisseur. L’héroïne n’apporte aucun plaisir. C’est le corps qui le réclame. Sébastien Darmanin a vécu dans les brumes les plus totales. Oui il doit payer mais votre sanction doit prendre une portée sanitaire, l’assortir d’une partie de mise à l’épreuve pour l’aider à préparer sa sortie. Sinon, il retombera. »
Message reçu par le tribunal. Le Rudipontain est condamné à quatre ans de prison dont trois ferme. La quatrième est assortie d’un sursis comportant notamment l’obligation de se soigner et l’interdiction de reparaître à Pont-de-Roide. L’interdiction de venir frayer dans les eaux locales, avec sa faune, ses suppôts et ses barons. Car comme le dit Me Chassard, « les vrais gros dealers sont au dessus et eux, ils ne se font jamais prendre ».

http://www.estrepublicain.fr/territoire-de-belfort/2014/04/09/l-enfer-c-est-ici

mardi 1 avril 2014

Fillette écrasée à Lorient : le livreur devant le tribunal

Un chauffeur livreur a comparu ce lundi devant le tribunal de Lorient. Il était jugé pour homicide involontaire après le décès d’une fillette rue du Port en décembre dernier.

Chauffeur livreur domicilié à Caudan, il a, ce mercredi 11 décembre 2013, quelque 115 clients à livrer.
Il est 11 h 30 lorsque son fourgon emprunte la rue piétonne du Port, dans le centre de Lorient. Son véhicule percute une enfant de vingt mois qui décédera de ses blessures.

Stupéfiants

«  À aucun moment je n’ai vu la petite fille », a déclaré le trentenaire devant le tribunal de Lorient qui le jugeait, ce lundi, pour homicide involontaire.
Durant les débats, il a été question de la vitesse estimée du véhicule, du fait que son conducteur n’avait pas respecté l’interdiction de livraison après 10 h mais aussi du contrôle positif au cannabis dont il avait fait l’objet après l'accident.

Deux ans avec sursis

L’audience a vu aussi le père de la victime, très digne, exprimer sa douleur, et le prévenu accepter sa responsabilité.
Après que le parquet a requis deux années de prison avec sursis contre le conducteur du fourgon, le tribunal a mis son jugement en délibéré à lundi prochain, 7 avril.

http://www.ouest-france.fr/justice-fillette-ecrasee-lorient-le-livreur-devant-le-tribunal-2070733

mercredi 26 mars 2014

Nancy : meurtre sur un balcon

Il est 19 h ce mardi. La nuit tombe et la police veille sur un immeuble de la rue de la Colline à Nancy. Une rue tranquille du quartier paisible de Boudonville. Les agents en faction devant les entrées du n°31 et devant l’accès au parking arrière ne passent pas inaperçus et attirent les regards interrogateurs des riverains.
Ceux qui ont un peu de mémoire font vite le lien entre la présence policière et le drame qui s’est joué là dans la nuit du 14 au 15 août dernier. Ce soir-là, Christophe Voignier, un chauffeur de taxi de 42 ans, a tué la locataire à laquelle il louait un appartement au quatrième étage de l’immeuble.
En détention provisoire depuis 7 mois, le quadragénaire a été extrait de sa cellule mardi soir et conduit sur les lieux de son crime pour les besoins d’une reconstitution. Assisté de son avocat Me Alexandre Rolland, il a dû refaire les gestes qui ont coûté la vie à la victime. Et cela sous le regard attentif de la juge d’instruction en charge de ce dossier pas comme les autres, Zaïda Moulay.
Un mannequin fait le grand saut
Selon les explications du meurtrier présumé, c’est le hasard d’une course en taxi qui l’aurait amené, le soir du crime, dans les parages de la rue de la Colline. Il aurait alors cogité sur sa locataire, Fadila Houfadi, 47 ans, et ses loyers impayés. Il aurait décidé de lui rendre une visite nocturne. Selon lui, parce qu’il n’avait plus de nouvelle de la quadragénaire et qu’il voulait vérifier si elle occupait toujours l’appartement. Petit détail intriguant qui fait tache dans sa version : l’ordinateur de bord de son taxi était coupé et il n’était alors plus localisable. Il a grimpé sur un échafaudage qui était et qui est toujours le long de la façade arrière de l’immeuble. Il est monté sur le balcon de l’appartement 118. Il est ensuite entré dans le logement par la baie vitrée. Toujours selon son récit, qu’il a mimé lors de la reconstitution, sa locataire s’est réveillée en sursaut et il a essayé de l’étrangler aussitôt. Puis il a saisi un gaufrier. Il l’a frappée avec. Avant de jeter son corps par le balcon. Ce mardi, c’est un mannequin qui a fait le grand saut et qui s’est retrouvé quatre étages plus bas. Sur le balcon, le meurtrier présumé était lui attaché avec une corde reliée à un pompier. Une sécurité pour éviter qu’il saute dans le vide.
L’autopsie n’a pas révélé si sa victime était décédée des suites de l’étranglement, des coups de gaufrier ou de la chute dans le vide. Une certitude : lorsque le corps a été découvert par les policiers, la piste d’un suicide par défenestration a été privilégiée. La locataire était en effet dépressive et les premières constatations n’ont rien révélé de suspect.
Un rêve
C’est là qu’intervient le rebondissement le plus étonnant de cette affaire. Quatre jours plus tard, soit le 19 août, vers 6 h du matin, Christophe Voignier a appelé l’hôtel de police du boulevard Lobau à Nancy. Sans donner son nom au départ. Pour dire qu’il faisait des rêves et avait des flashs où il se voyait jeter quelqu’un par la fenêtre. Deux policières se sont relayées au téléphone pour le faire parler, pour obtenir des détails sur son « rêve » qui ressemblait de façon troublante à un meurtre bien réel. Elles ont surtout réussi à lui faire avouer son identité. C’est comme cela que le chauffeur de taxi a fini en garde à vue.
Pourquoi a-t-il appelé la police ? A-t-il craqué sous le poids des remords ? A-t-il voulu savoir où en était l’enquête sur la mort de sa locataire ? Un peu des deux ? Toujours est-il que sans ces curieux aveux fantasmés, il n’est pas certain du tout que les investigations auraient permis de savoir qu’il s’agissait d’un meurtre et, encore moins, qu’il en était l’auteur présumé.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2014/03/26/meurtre-sur-un-balcon

jeudi 20 février 2014

Il décède après une gastrectomie

C’est une bataille d’expertises qui a eu lieu mardi au tribunal correctionnel de Châlons. D’un côté, un médecin légiste et des experts estiment que la cause de la mort est ou serait « probablement » une hémorragie massive progressive, de l’autre l’anesthésiste et le chirurgien qui ont opéré Alain Even, 51 ans, ce 20 mai 2009 à la clinique Priollet, pour qui, le décès survenu cinq jours plus tard, pourrait faire suite à un surdosage de médicaments pris en cachette par le patient, ou d’une décompensation du diabète ou sinon à un cas de mort subite.
Les deux médecins sont poursuivis pour homicide involontaire, au titre de l’article 121-3 du code pénal.
Souffrant d’obésité morbide, de diabète et atteint d’un trouble maniaco-dépressif, ce patient avait déjà tenté auparavant l’application d’un anneau gastrique avant finalement de se le faire retirer. C’est parce qu’il voulait perdre du poids, qu’il a subi, contre l’avis de son épouse, malgré des contre-indications formulées par des praticiens et après avoir passé des consultations obligatoires pendant 18 mois, cette nouvelle intervention ce 20 mai 2009. La gastrectomie, en l’occurrence s’est bien déroulée. Les complications sont intervenues les jours suivants.
Au niveau des deux points d’incisions refermées par des sutures, il perd du sang, de manière répétée, obligeant les infirmières à changer les pansements, jusqu’à quatre fois en une journée. Il a des nuits agitées, de la fièvre et souvent soif. Les résultats de ses numérations formules sanguines, ses taux de glycémie et ses constantes n’étaient pas préoccupants pour les deux médecins. Le 24 mai, cependant, son état de santé va se dégrader. Il reçoit deux culots de sang par perfusion.
Dans la nuit du 24 au 25 mai 2009, l’interne trouve des marques importantes sur le corps, signe éventuel d’une hémorragie. Entre 3 heures et 4 heures du matin, Alain Even est en état de choc. En dépit des nombreuses tentatives de réanimation, il décède une quarantaine de minutes plus tard.
Le chirurgien annonce à l’épouse qu’il a fait un infarctus. Mais cette dernière ne se satisfait pas de cette explication et porte plainte.
Hier, le procureur Christian de Rocquigny du Fayel a requis une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende contre le chirurgien et six mois d’emprisonnement avec sursis et 8 000 euros d’amende pour l’anesthésiste. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. La décision a été mise en délibéré au 2 avril

http://www.lunion.presse.fr/region/il-decede-apres-une-gastrectomie-ia18b0n303932

jeudi 6 février 2014

La conductrice regardait son téléphone portable, pas la route

J’ai vu l’écran de mon portable s’allumer entre mes jambes, j’ai baissé la tête… » Dans un souffle quasiment inaudible, la jeune femme vacille à la barre. Elle doit répondre d’un accident mortel, qui s'était produit à hauteur de la commune de Ruy-Montceau, près de Bourgoin-Jallieu, dans lequel l’une de ses passagères et amie a perdu la vie. Marie Caruso n’avait que 22 ans.
Cette nuit du 7 au 8 décembre dernier, un groupe de six amis de Chambéry avait décidé de la poursuivre à la Fête des Lumières à Lyon. C’est Hasna, 22 ans, qui prend le volant du Renault Espace paternel. Les six jeunes s’engouffrent dans l’habitacle, qui ne dispose que de cinq places. Vers une heure du matin, alors qu’elle circule sur la voie de gauche, la jeune femme perd le contrôle du monospace, qui percute violemment le parapet central en béton, effectue des tonneaux, avant de s’immobiliser.

“L’épisode désagréable” du mensonge

Dans sa folle course, deux passagères sont éjectées. L’une est décédée sur le coup, la seconde est depuis hospitalisée dans un centre de rééducation. « Par réflexe de survie, j’ai rampé sur le goudron jusqu’à la voiture, puis jusqu’au parapet pour me mettre à l’abri », racontera cette dernière, malgré un poumon perforé et une fracture du bassin.
Avant d’aborder le chapitre des responsabilités, la présidente d’audience a tenu à revenir sur “l’épisode désagréable” du mensonge : celui de demander à une passagère d’endosser son rôle de conductrice. « Les investigations des enquêteurs ont permis de rétablir la réalité, grâce aux déclarations des autres passagers, au sang retrouvé, à l’exploitation des vidéos. Cela les a beaucoup monopolisés », insiste la magistrate. « Une manière de tuer une deuxième fois la victime ! », tonne le procureur de la République.
Celle qui avait fini par avouer aux gendarmes qu’elle avait agi ainsi par peur d’une colère paternelle, tente à la barre : « J’étais paniquée, j’étais traumatisée… Ce n’était pas possible que ce soit moi qui ai fait cela… »

“Un manque d’attention évident”

Ce soir-là, donc, les six amis étaient partis de Chambéry. Après avoir ingurgité plusieurs vodka orange. De la vodka qui continuera à circuler dans un gobelet dans la voiture. D’ailleurs, un taux de 0,26 gramme d’alcool sera retrouvé dans le sang de la conductrice, à 3 h 55 du matin, soit trois heures après l’accident.
Et surtout, l’enquête démontre “un manque d’attention évident” de la conductrice. « Des inconséquences qui ont conduit à la mort de Marie, martèle l’avocate de la famille de la victime. Votre téléphone portable a sonné à de multiples reprises. Entre 0h50 et 1 heure et 10 secondes, les enquêteurs ont relevé trois appels entrants, un appel émis, deux SMS reçus ! Le téléphone au volant est une déviance très courante, mais source de perturbations extrêmement importantes. Avec parfois des conséquences irréversibles. »
Tremblante sur sa chaise, car incapable de se tenir debout, la jeune femme acquiesce. « Quelques secondes avant l’accident, l’une de vos passagères vous a pourtant mise en garde. Quand on conduit, on ne peut que conduire ! », assène la présidente. Des larmes coulent sur les joues d’une prévenue. « Ma cliente assume la responsabilité de la mort de son amie. Pas un jour ne passe sans qu’elle ne revive ce drame », assure l’avocate de la prévenue.
Alors que le procureur a requis 18 mois de sursis, le tribunal a finalement condamné à 15 mois de sursis la conductrice. Son permis a été annulé, avec interdiction de le repasser d’ici un an.

http://www.ledauphine.com/isere-nord/2014/02/05/la-conductrice-regardait-son-telephone-pas-la-route

Liliane a été tuée par un cancer des ovaires provoqué par l’amiante

Liliane a 16 ans quand elle entre chez Deville, à Charleville, une entreprise spécialisée dans la fabrication d'appareils de chauffage. On est en 1966. A l'âge où d'autres révisent leur bachot ou hésitent sur la couleur de la robe qu'elles porteront au bal des débutantes, Liliane est installée dans une cabine pour préparer les joints à base d'amiante qui garniront certaines chaudières. Une cabine, pour éviter que les autres salariés ne soient gênés par la poussière. Une cabine « dont on dira plus tard qu'elle était soi-disant équipée d'un aspirateur pour la protéger », soupire Claude Huet, président de l'association des victimes de l'amiante dans les Ardennes (Addeva 08).
Liliane quitte l'usine en 1980 et devient employée municipale, à Charleville, toujours. Une vie simple mais heureuse, avec deux enfants dont elle assure aussi l'éducation aux côtés de son mari Michel, également ancien salarié de Deville.

Deux combats en parallèle

Une vie qui bascule en mars 2008, quand elle apprend souffrir d'un cancer des ovaires.
Elle en décédera en juillet 2012, malgré les soins des spécialistes de l'institut Godinot. Mais cela faisait déjà quelque temps qu’avec ses proches et le soutien de l’Addeva 08, Liliane menait un autre combat  : que sa maladie soit reconnue comme professionnelle. Dit autrement, que le fait d’avoir été exposée à l’amiante soit admis par les autorités comme l’élément déclencheur de ce cancer qui allait emporter Liliane plus de trente ans après son départ de l’entreprise.
Tout comme celle menée contre la maladie, cette lutte s’avéra un chemin de croix, selon Claude Huet  : « Une première déclaration a été effectuée auprès de la la caisse primaire d’assurance maladie en octobre 2009. Laquelle a saisi le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) du Nord-Est, à Nancy. Qui a rendu un avis négatif. Nous avons ensuite déposé un recours amiable. En vain. Alors, en novembre 2010, nous avons saisi le tribunal des affaires de sécurité sociale. C’est cette instance qui a demandé un nouvel avis, cette fois auprès du CRRMP de Lille. Plus de trois ans plus tard, celui-ci a émis un avis favorable. C’est une première en France  : le cancer des ovaires qui a tué Liliane fut bien provoqué par l’amiante... » Selon l’usage, le tribunal se rangera à l’avis du CRRMP. L’audience est fixée au 22 mars. Une sorte de révolution. « Pour quelqu’un qui souffre du cancer, le fait que la maladie soit reconnue professionnelle est fondamental  : les indemnités ne sont plus limitées à 50 % et une rente mensuelle est versée. Or, si les soins médicaux sont pris en charge, sans reconnaissance, les soins dits de confort ne le sont pas. Cette meilleure prise en compte permet aussi de trouver un logement adapté, de rémunérer si besoin est une femme de ménage etc. Il n’y a pas photo hélas  : l’espérance de vie de quelqu’un dont le cancer a été reconnu maladie professionnelle est bien supérieure. »
Liliane est partie sans savoir que son cas permettrait de redonner espoir à bien des malades. « Nous souhaitons que ce dossier fasse jurisprudence. Et que les cancers des ovaires, de l’estomac ou du larynx seront à terme inscrits au tableau des maladies professionnelles », note Claude Huet.
Rien que dans les Ardennes, il suit les dossiers de plusieurs salariés décédés de cancers du larynx ou de l’estomac ayant été en contact avec ce poison, l’amiante.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/liliane-a-ete-tuee-par-un-cancer-des-ovaires-provoque-ia0b0n294667

mercredi 29 janvier 2014

Assises à Angers. Accusée du meurtre de ses deux filles, elle se raconte

Une femme de 44 comparaît jusqu'à vendredi 31 janvier devant les assises du Maine-et-Loire pour le meurtre de ses deux filles. Elle se confie.

Comment une enseignante quadragénaire a pu décider de mettre fin aux jours de ses deux filles de 14 mois et 3 ans avant de se supprimer pour éviter la rupture avec son mari ? Le procès d'une femme de 44 ans vient de s'ouvrir, ce mercredi 29 janvier, devant la cour d'assises du Maine-et-Loire.
Avec un débit pâteux mais un vocabulaire précis, cette ancienne prof de français raconte ce matin son parcours de vie. Son enfance heureuse, marquée par un contexte familial compliqué avec un père dépressif, jusqu'à des tentatives de suicide. Père auquel il en a longtemps voulu.
Elle réussit des études brillantes, jusqu'à un DEA de littérature comparée à la Sorbonne. Et rencontre son futur mari au Salon du livre de Paris. Interrogée par la présidente Anne Leprieur, elle évoque les problèmes liés à la situation administrative du futur père de ses enfants, un temps sans papier dans le Paris des attentats de 1995.
Elle revient aussi sur son parcours du combattant pour réussir à devenir maman, ses fausses couches et tentatives de fécondations in vitro conclues par des échecs. Avant la naissance de ses filles, qu'elle décrit en essuyant ses larmes. Apparaît ainsi le profil d'une femme fragile, sujette elle aussi à la dépression. Un mal-être qui n'apparaissait pas aux yeux de ses proches, à commencer par sa sœur aînée, venue témoigner de sa surprise.

http://www.ouest-france.fr/assises-angers-accusee-du-meurtre-de-ses-deux-filles-elle-se-raconte-1889891

lundi 27 janvier 2014

Accident mortel à Riantec. Un an de prison avec sursis au conducteur

Un automobiliste a été condamné ce lundi par le tribunal de Lorient à un an de prison avec sursis suite à un accident mortel à Riantec.

Un automobiliste a comparu mi-janvier devant le tribunal correctionnel de Lorient pour homicide involontaire.
En juillet 2012, à Riantec, l'accident routier avait coûté la vie à un automobiliste, un Rennais âgé de 26 ans. Sa compagne, grièvement blessée, avait été arrêtée pendant neuf mois.

Dommages et intérêts

Le parquet, à l’audience du 13 janvier, avait requisune peine de 18 mois de prison avec sursis.
Le tribunal a condamné l’automobiliste, âgé de 27 ans, à un de prison avec sursis et à un an de suspension de son permis de conduire.
Il devra en outre verser plus de 121 000 € de dommages et intérêts aux victimes.

http://www.ouest-france.fr/surtitre/accident-mortel-riantec

mercredi 22 janvier 2014

Accident mortel au Barp : prison ferme pour un chauffard girondin

Le conducteur avait bu, consommé des stupéfiants et provoqué un accident mortel au Barp.Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Bordeaux
«Vous avez fait exactement ce qu'il ne faut pas faire. Cela relève du cliché, mais vous en êtes un exemple. » Cette phrase, hier, du président de la 5e chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux, Alain Reynal, résume à elle seule le comportement inconscient du prévenu, Nicolas Duret, 33 ans, poursuivi pour homicide involontaire.
Le 7 décembre 2012, pour fêter la naissance de l'enfant d'un de ses copains, il sort en discothèque, boit de la vodka, consomme du cannabis et de la cocaïne. Un cocktail incompatible au moment de prendre le volant, quelques heures plus tard, au petit matin. Une connaissance lui propose de l'héberger mais il refuse et décide de rentrer chez lui. Il est 6 h 20 lorsqu'il circule sur la départementale 1010 au Barp, s'endort, se déporte soudain sur la voie opposée de la chaussée et percute le véhicule de Jean-Paul Bérard, 54 ans, un employé de La Poste qui se rend sur son lieu de travail. Le choc est terrible. Malgré les efforts des secours, le facteur décède de ses blessures. Nicolas Duret est également hospitalisé. Son taux d'alcoolémie est supérieur à 2 grammes dans le sang et les tests de toxicologie révèlent qu'il a consommé des stupéfiants.
« Je ne fumais pas tous les jours, c'était festif », explique le prévenu au tribunal, avouant « ne se souvenir de rien ». La famille de la victime, assise au premier rang de la salle d'audience, très digne, ne peut retenir sa douleur. « Ils n'ont pas de haine, mais leur vie s'est arrêtée, fulmine Me Véronique Garcia, l'un des conseils de la partie civile.
« Vous étiez hors d'état de conduire », observe le président Reynal. « Je le reconnais. Aujourd'hui, psychologiquement, c'est dur », murmure le chauffard qui a traversé une dépression depuis les faits et exprime désormais des remords.
« La victime a vu la mort arriver en face et il n'a rien pu faire pour éviter le choc, soupire le conseil des parents de Jean-Paul Bérard. « On ne peut pas dire que c'est un accident. Le jeune conducteur savait pertinemment qu'il n'était pas en état de prendre sa voiture. » Sur le banc de la partie civile, on parle de « bombe humaine, de machine à tuer ».
Le vice-procureur Jean-Louis Rey compatit à la peine de la famille éplorée et observe que « cette mort est absurde, totalement injuste ». Le magistrat hausse le ton pour s'exclamer en direction du prévenu : « Nous sommes là pour dire ça suffit ». Cinq ans de prison ferme et un mandat de dépôt à l'audience sont requis. « Nous n'avons aucune excuse et l'on ne peut pas expliquer ce qui s'est passé », admet pour la défense Me Sophie Baillou-Etchart. « C'est le procès de l'inconscience, de la perte de repères. L'inconscience a laissé la place aux remords jusqu'à la fin de ses jours ».
Le tribunal a finalement condamné le chauffard à quatre ans de prison dont deux avec sursis simple. Il a également prononcé l'annulation de son permis de conduire pour une durée de cinq ans.

http://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/