jeudi 20 février 2014

Il décède après une gastrectomie

C’est une bataille d’expertises qui a eu lieu mardi au tribunal correctionnel de Châlons. D’un côté, un médecin légiste et des experts estiment que la cause de la mort est ou serait « probablement » une hémorragie massive progressive, de l’autre l’anesthésiste et le chirurgien qui ont opéré Alain Even, 51 ans, ce 20 mai 2009 à la clinique Priollet, pour qui, le décès survenu cinq jours plus tard, pourrait faire suite à un surdosage de médicaments pris en cachette par le patient, ou d’une décompensation du diabète ou sinon à un cas de mort subite.
Les deux médecins sont poursuivis pour homicide involontaire, au titre de l’article 121-3 du code pénal.
Souffrant d’obésité morbide, de diabète et atteint d’un trouble maniaco-dépressif, ce patient avait déjà tenté auparavant l’application d’un anneau gastrique avant finalement de se le faire retirer. C’est parce qu’il voulait perdre du poids, qu’il a subi, contre l’avis de son épouse, malgré des contre-indications formulées par des praticiens et après avoir passé des consultations obligatoires pendant 18 mois, cette nouvelle intervention ce 20 mai 2009. La gastrectomie, en l’occurrence s’est bien déroulée. Les complications sont intervenues les jours suivants.
Au niveau des deux points d’incisions refermées par des sutures, il perd du sang, de manière répétée, obligeant les infirmières à changer les pansements, jusqu’à quatre fois en une journée. Il a des nuits agitées, de la fièvre et souvent soif. Les résultats de ses numérations formules sanguines, ses taux de glycémie et ses constantes n’étaient pas préoccupants pour les deux médecins. Le 24 mai, cependant, son état de santé va se dégrader. Il reçoit deux culots de sang par perfusion.
Dans la nuit du 24 au 25 mai 2009, l’interne trouve des marques importantes sur le corps, signe éventuel d’une hémorragie. Entre 3 heures et 4 heures du matin, Alain Even est en état de choc. En dépit des nombreuses tentatives de réanimation, il décède une quarantaine de minutes plus tard.
Le chirurgien annonce à l’épouse qu’il a fait un infarctus. Mais cette dernière ne se satisfait pas de cette explication et porte plainte.
Hier, le procureur Christian de Rocquigny du Fayel a requis une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende contre le chirurgien et six mois d’emprisonnement avec sursis et 8 000 euros d’amende pour l’anesthésiste. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. La décision a été mise en délibéré au 2 avril

http://www.lunion.presse.fr/region/il-decede-apres-une-gastrectomie-ia18b0n303932

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