vendredi 14 juin 2013

La Rochepot : deux ans avec sursis pour un accident mortel

Le prévenu, 25 ans, aurait perdu le contrôle de son véhicule et percuté la voiture qui arrivait en face, provoquant la mort brutale d’une jeune conductrice.
D’un côté comme de l’autre, il n’y avait ni alcool ni stupéfiant. Mais ce 18 janvier 2009, les conditions de circulation n’étaient pas bonnes ; il faisait nuit, la chaussée était mouillée et des plaques de verglas étaient en formation. Des conditions d’autant plus difficiles que cette départementale, qui relie Autun à Beaune, était en mauvais état. Ce tronçon, à la sortie de La Rochepot, qui par le passé a été le théâtre de nombreux accidents, dont plusieurs mortels, a d’ailleurs été entièrement refait depuis.
Gendarme volontaire, le prévenu connaît parfaitement les procédures de constatations d’accidents de la route. Presque trop, et à la barre, son attitude ne joue pas en sa faveur. Rigide, campé sur ses positions, il ne démord pas de sa version : non, il n’a pas dérapé, non, son véhicule n’a pas franchi la ligne médiane et non encore, il n’a pas jugé que sa vitesse était excessive. Précis, pointilleux, il connaît le dossier sur le bout des doigts et remet consciencieusement en cause les rapports des trois experts mandatés.

Des expertises contradictoires

Mais dans de tels dossiers, il est très difficile de rejeter ses responsabilités sans mettre en balance celle de la personne qui arrivait en face, la jeune conductrice qui a trouvé la mort dans l’accident. Un postulat inaudible pour la famille de la victime.
« Se taire, c’est respecter la douleur de la famille », commence alors Me Henriot à la défense. « Mais ici, on n’est pas là pour réparer la souffrance, on est là pour déterminer si oui ou non, l’accusé est responsable et à quels titres. » L’avocate revient alors sur les expertises contradictoires. Pourtant, c’est sur cette seule base que le tribunal peut s’appuyer pour prendre sa décision. « Les expertises ne sont pas paroles d’évangile », dit encore l’avocate. La route, son tracé dangereux n’aurait-il pas joué une part importante dans l’accident ? « Vous devez juger ce dossier avec objectivité, pas avec passion », implore-t-elle au terme de sa plaidoirie.
L’homme a pourtant été reconnu entièrement responsable et condamné à 2 ans de prison avec sursis. Il devra également s’acquitter de dommages et intérêts, dont une partie a été renvoyée à une prochaine audience d’intérêts civils.
http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2013/06/14/la-rochepot-deux-ans-avec-sursis-pour-un-accident-mortel

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