dimanche 22 mai 2016

Après la mort de leur enfant, ils vont faire un film

Pour rendre hommage à leur enfant décédé et apporter de l'aide aux parents qui ont vécu le même drame, un couple originaire de Castres, vivant et travaillant sur la communauté de communes Lauragais-Revel-Sorézois a créé une association et va tourner un film.
Réalisateur et producteur de courts-métrages cinématographiques, publicitaires ou événementiels, Frédéric Durand a toujours eu dans un coin de la tête l'envie de se lancer dans un long-métrage. Il avait même commencé à écrire un scénario «griffonné un peu partout pendant 5 ans».
«Seule la fin me paraissait un peu faiblarde», explique ce gérant de deux sociétés baptisées Mangura productions et Anneda communication, à Couffinal. Et une tragédie dans sa vie et celle de son épouse Lora lui a permis d'écrire la fin et de mener son projet à terme. Le couple, de 32 et 37 ans, a perdu son premier enfant, Markus, décédé d'une mort subite du nourrisson à l'âgé de 9 semaines l'été dernier.
«Même si cela peut paraître étrange comme vision de la création, ce fut malheureusement la triste réalité. Et ce film s'est transformé en un devoir pour parler à tous les couples ayant perdu un enfant», explique Frédéric Durand qui veut aussi à travers cette fiction «rendre hommage à notre fils». Même si Lora et Frédéric ont été entourés par leurs proches pour traverser cette épreuve, ils se sont vite rendu compte que dans la société actuelle la mort d'un enfant était encore taboue. Ce n'est pas dans l'ordre des choses alors les portes se ferment vite. «Les gens ne savent pas parler de çà car ils font un transfert. Il y a une omertà sur ce sujet. C'est très compliqué, même pour les psychologues, tant qu'on ne l'a pas vécu. La société ne veut pas entendre parler de la mort d'un enfant. D'ailleurs il n'y a pas de mots pour ça dans la langue française. Quand on perd ses parents on est orphelin, quand on perd son conjoint on est veuve ou veuf. Mais quand on perd son enfant ?», explique Lora qui souhaite, avec son mari, apporter son expérience, une écoute, un lieu d'échanges pour «montrer que, même si on a d'abord l'impression que cela sera impossible de se relever,on peut pourtant se reconstruire après une perte pareille; qu'il y a un espoir, que tout ne s'arrête pas. Les parents ont besoin d'entendre çà».

Ingrid Chauvin contactée

Le couple a donc créé une association baptisée «Voir les yeux fermés» et un site internet en même temps qu'il porte le projet de ce film intitulé «Le Chemin des messagers» qui aura une trame fantastique «pour rassurer les parents, les gens qui ne veulent pas faire de transfert et pour ne pas tomber dans le pathos». «On a déjà l'accord de deux comédiens Gwendolin Gourvernec qui a déjà une belle carrière et Olivier Bonjour qui tourne beaucoup en Belgique. Ingrid Chauvin, qui a aussi perdu un enfant, a accepté de lire le scénario, explique Frédéric qui a fait marcher ses relations pour obtenir de l'aide matérielle et humaine gratuite ou à moindre coût. Beaucoup de bénévoles vont nous aider». Il lui manque encore 40 000 € sur les 187 000 € de budget et le couple lance donc un appel aux financements (*).
(*) - Pour soutenir le film, se rendre sur le site www.voirlesyeuxfermes.com pour accéder au site de financement participatif où il manque 2000€ sur les 7000€ à atteindre ou faire un don par chèque à l'ordre de l'association «Voir les yeux fermés», à renvoyer à l'adresse : M. et Mme Durand, 9 route du sendigat, 81700, Blan.

http://www.ladepeche.fr/communes/revel,31451.html

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