lundi 16 novembre 2015

Il meurt au Bataclan en sauvant son épouse

Le visage de Richard Rammant et sa gentillesse resteront à jamais gravés dans l'esprit des bénévoles du Cahors Blues Festival qui ont eu hier la confirmation du décès de leur ami dans les attaques de Paris. Marie Do, son épouse, a survécu.
Richard Rammant vivait à Paris, mais était très attaché au Lot… et au blues. Tant et si bien qu'il était devenu l'un des plus fidèles serviteurs du Cahors Blues Festival. Richard fait hélas partie des victimes du Bataclan.
Ce décès fait l'effet d'une claque énorme à Robert Mauriès, président du festival, qui perd ici bien plus qu'un inlassable travailleur au service de ce rendez-vous estival.
«Je perds d'abord un très grand ami. J'ai été me recueillir au Bataclan. Nous avons déposé une rose avec mon épouse à la mémoire de Richard. Il n'avait que 53 ans. C'est bouleversant», s'émeut Robert Mauriès, inconsolable.
Richard Rammant assistait au concert qui a viré au cauchemar vendredi soir. Il est décédé en protégeant son épouse, Marie Do.
«Sa femme a été grièvement blessée aux jambes, mais ses jours ne sont plus en danger», se rassure Robert Mauriès qui est parvenu à obtenir des nouvelles rassurantes de Marie Do soignée à Paris à l'hôpital de la Pitié la pitié Salpétrière.
Le président du festival a ainsi pu apprendre que «c'est en tentant de fuir et de se protéger que Richard Rammant a trouvé la mort. Il a succombé à ses blessures dans la salle du Bataclan, mais en se couchant il a protégé son épouse», détaille-t-il, guère étonné par l'attitude de son ami. Robert Mauriès est au bord des larmes. Il a du mal à réaliser et à admettre «la perte d'un être aussi bon et dévoué dans un tel drame. Il ne méritait pas une telle fin», dit-il.

Amoureux de sa femme, puis épris de musique et de moto

Les mots de Robert Mauriès traduisent une grande tristesse, mais également une immense colère face au destin cruel qu'à connu Richard. Un homme plein d'humilité qui avait déjà prévu de retrousser ses manches au service du Cahors Blues Festival en 2016.
Richard Rammant intervenait notamment à la technique du Cahors Blues Festival. Il faisait également partie de l'association Showtime Riders et était passionné par la moto. Les riders et le blues font traditionnellement bon ménage.
Richard Rammant illustrait parfaitement ce rapport indissociable entre la musique et la moto.
Il avait l'esprit des riders, le look aussi et faisait partager sa passion aux autres bénévoles. Ceux-ci se sont empressés de communiquer la terrible nouvelle, diffusant celle-ci assortie de vibrants hommages, sur les réseaux sociaux notamment. Tous pleurent leur ami.

Un acte d'amour

Robert Mauriès adresse un dernier message à son ami : «Richard tu as été pris pour cible directe et abattu de façon délibérée sans raison, simplement parce tu te trouvais au Bataclan avec ton épouse pour passer une bonne soirée musicale. Tu étais à nos côtés cet été pour aider tes amis du Cahors Blues Festival en juillet. Tu étais encore là à Disney Village au festival Rock'n'roll pour présenter avec la Route 66 Association les magnifiques Harley Davidson préparées par tes amis. Ta gentillesse ta disponibilité et ta compétence nous feront défaut et nous ne t'oublierons jamais. Tu souhaitais revenir pour participer à nos côtés à la prochaine édition du Cahors Blues Festival et c'est dans nos cœurs que tu y seras présent», écrit-il.
En adressant leurs condoléances à la famille de Richard Rammant, les bénévoles et leur président ont une pensée pour les deux filles et l'épouse du défunt à laquelle ils souhaitent un prompt rétablissement. Beaucoup diront qu'en protégeant sa femme, Richard Rammant est décédé en accomplissant un acte héroïque. Parlons plutôt d'acte d'amour. C'est bien plus fort que l'héroïsme. Alors, oui, au risque de se répéter, écrivons-le une nouvelle fois : Richard est mort dans un ultime geste d'amour.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/16/2217856-il-meurt-au-bataclan-en-sauvant-son-epouse.html

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