lundi 13 janvier 2014

Trois suicides d'enseignants dénoncés dans l'académie

Les syndicats viennent d’écrire au ministre de l’Éducation pour l’alerter sur trois cas de suicide dans des lycées professionnels, dont un à Chinon.
Entre octobre et décembre, trois professeurs ont tenté ou mis fin à leurs jours dans l'académie d'Orléans Tours. « Ces suicides révèlent une situation de souffrance au travail consécutive à des conditions de travail dégradées », expliquent les syndicats d'enseignants dans un courrier, daté du 7 janvier, adressé à Vincent Peillon. « Nous savons que l'administration a été informée de la mise en danger des personnels sans que des mesures suffisantes aient été prises pour protéger leur santé », ajoutent les signataires (CGT, SE-UNSA, SNETAA, SGEN CFDT et FSU).
Le premier suicide a eu lieu le 14 octobre à Chinon, où une enseignante de biotechnologie au lycée professionnel Joseph-Cugnot a mis fin à ses jours. Victime de harcèlement – elle avait été giflée en plein cours par un parent, à la suite d'une sanction contre un élève –, elle était en arrêt maladie au moment du drame et n'aurait apparemment pas supporté de revenir dans son établissement.
Le second suicide s'est produit à Gien (Loiret), où une enseignante de lettres et d'histoire, mère de trois enfants, est décédée. Le troisième a eu lieu à Dreux, le 10 décembre, mais la victime, âgée de 62 ans, elle aussi enseignante d'histoire et de lettres, au lycée Maurice-Violette, a cette fois pu être sauvée. Nommée à 400 km de son domicile, elle exerçait son métier face à des classes difficiles et a très mal vécu que des élèves, qui l'avaient filmée en cours, ne soient pas à ses yeux suffisamment sanctionnés en conseil de discipline.

Une enquête menée à Chinon
Pour les syndicats, auxquels l'administration a refusé une minute de silence en décembre, il ne fait aucun doute que ces suicides sont liés aux conditions de travail, mais aussi « à un manque de soutien des personnels ». Au rectorat, on écarte cette hypothèse pour l'affaire de Gien, où le suicide serait motivé « par des considérations d'ordre personnel ». A Chinon, une enquête a été menée et le rapport est attendu sous peu, tandis qu'à Dreux, l'analyse est en cours. « L'administration ne prend pas ces dossiers à la légère, souligne le secrétaire général du rectorat, mais un suicide peut avoir des causes multiples et il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. »

http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire

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