jeudi 30 janvier 2014

Adolescente heurtée par le métro : l’émotion après le drame

Une jeune fille de 15 ans, Charlotte Cadot, est morte écrasée par le métro-tram (sens Boulingrin-Georges Braque), mardi soir, peu avant 18 h 30, à la station « avenue de Caen », à Rouen. Selon les premières informations qui restent à être confirmées par l’enquête de police en cours, la jeune fille avait ses écouteurs sur les oreilles, quand elle a traversé les rails sur un passage protégé. A ce moment, elle a été heurtée par la rame, qui l’a renversée et l’a coincée. A priori, elle a traversé les rails sans se retourner et sans avoir entendu le signal qui était donné. Les écouteurs ont été retrouvés sur la victime, hier. L’examen de corps de l’adolescente a lieu aujourd’hui, à l’Institut médico-légal de Rouen.
«Carlotta, tu resteras à jamais dans nos mémoires ». Les amis de Charlotte Cadot brandissent des écriteaux cartonnés avec dessus des slogans et des photos. Celles d’une belle jeune fille aux longs cheveux châtains et au sourire joyeux, ne demandant qu’à vivre encore de belles années… Entre 300 et 400 de personnes étaient présentes, hier après-midi, à l’occasion d’une marche blanche, organisée près de l’hôtel de ville de Rouen, pour rendre à Charlotte Cadot « un dernier hommage ». « On ne devrait pas mourir à cet âge-là », confie Nils Montier, un camarade de Charlotte qui était dans la même classe qu’elle, en seconde au lycée Corneille.

« On m’a pris ma sœurette »

La plupart de ses amis ont appris la mauvaise nouvelle mardi soir et hier matin. Une minute de silence a été consacrée à l’adolescente dans la cour commune du lycée Corneille. « Quand j’ai appris ce qui s’était passé, j’ai pleuré toute la matinée », raconte un camarade de classe. « On m’a pris ma sœurette », lâche sa grande sœur.

Le cortège des proches, des copains et copines, a quitté l’hôtel de ville de Rouen pour rejoindre à pied le musée des Beaux-arts. Pierre Cadot, le papa de Charlotte, sanglote, tente de retenir ses larmes. Des marches blanches, il en a vu à la télévision, il ne croyait malheureusement pas un jour en être l’acteur principal. La maman, complètement effondrée ne s’est pas sentie la force de venir. « Avec ma femme, nous envisageons de déposer plainte contre la TCAR, annonce d’emblée Pierre Cadot, kinésithérapeute depuis 30 ans à Sotteville-lès-Rouen. On ne comprend pas pourquoi les sonneries du métro ne sont pas plus puissantes. Ce que l’on sait, c’est qu’elle a traversé les rails sur le passage protégé, mais elle devait avoir ses écouteurs sur les oreilles ». Pierre Cadot regrette de ne pas avoir « été appelé par la direction de la TCAR. On a eu la visite du proviseur du lycée et de la police ».

C’est un ami proche de Charlotte qui a eu l’initiative de la marche blanche sur Facebook. « Cela faisait douze ans que je la connaissais, témoigne-t-il au micro devant le musée des Beaux-arts. Cette fille avait toujours le sourire, c’est insoutenable de la voir mourir maintenant ». Charlotte revenait de chez une amie, mardi, le soir du drame. Elle avait révisé son cours de mathématiques avec cette très bonne copine, dans la perspective d’un contrôle. « Je lui disais toujours de faire attention aux voitures surtout la nuit. Je la sensibilisais aux dangers de la route et aux difficultés de la circulation à Rouen. De par mon métier, je vois tous les jours des accidentés, des gens paralysés, qui souffrent… là c’est arrivé à Charlotte… c’est le destin », explique dans la douleur son père.

Tous ses amis, proches et camarades de classe ont été unanimes, Charlotte était « une fêtarde », une fille « spontanée », « drôle », dotée d’un « fort caractère ». Selon ses amis de classe, elle envisageait d’intégrer la filière économique et sociale. Ses amis d’équitation ont aussi fait le déplacement. La jeune fille pratiquait ce sport en compétition au centre équestre de Bois-Guillaume. Des messages de compassion ont également afflué sur Twitter et Facebook : « Repose en paix petit ange. Courage aux parents ». Une page Facebook a été créée à sa mémoire.

Contacté sur un éventuel dépôt de plainte de la famille, le président de la TCAR, Elie Franc, « comprend franchement la douleur des parents. Seule l’enquête éclaircira les circonstances de cet accident. Mais, souligne-t-il, « un piéton doit toujours être attentif à son environnement. Tout ce que je peux dire, c’est que le conducteur a activé les sirènes d’alerte, et a ensuite déclenché le système de freinage d’urgence, mais on ne peut pas arrêter une rame instantanément ».


http://www.paris-normandie.fr/actualites/faits-divers

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire