samedi 30 novembre 2013

Bernard Mazzer, figure du SU Agen, a perdu son dernier match

On le savait malade, mais on espérait que la robustesse qui avait fait merveille sur les terrains de rugby lui permettrait de faire un dernier pied de nez à la mort. Il n’en est rien et Bernard Mazzer a quitté, jeudi 28 novembre, sa famille et ses copains. Il avait 50 ans. Formé à l’école de rugby de Colayrac, il avait bénéficié d’une dérogation de deux ans pour pouvoir jouer en cadets avec son frère Patrick, futur agenais lui aussi. A son arrivée au SUA, il remporte le titre de champion de France avec les cadets. Par la suite, équipier modèle, seconde ligne de devoir, il disputa trois finales en 1986, 1988 et 1990, dont une seule gagnée en 1988 et ramena le challenge Yves-du-Manoir en 1992, toujours seconde ligne aux côtés de Patrick Pujade, Dominique Erbani ou Abdel Benazzi.
Il fut également champion de France en 1991 avec ses copains de Nationale B, ces copains qu’il retrouvait le premier jeudi du mois à la pétanque du Pont de la Garde.
Parmi ses amis, Philippe Sella se souvient : «Je l’ai découvert alors que nous étions cadets, lui à Colayrac, moi à Clairac et j’ai tout de suite compris qu’il valait mieux l’avoir avec soi que contre. Il s’est vite révélé un équipier modèle. Discret en dehors du terrain, il créait du lien autour de lui. Sur le terrain, il jouait pour les autres, se battant pour gagner un ballon avec lequel les autres pouvaient s’amuser. Le match qu’il a livré ces dernières années était trop difficile, même pour un garçon courageux comme lui. A La Rochelle ce soir, en son honneur, on jouera avec un brassard noir.»
Daniel Dubroca quant à lui ne veut se souvenir que de son courage : «C’était un grand bonhomme. Ses copains ont essayé de l’entourer jusqu’au bout, on se retrouvait tous les mois pour l’aider à supporter l’insupportable. Ces quatre dernières années, il jouait une finale tous les jours, et puis il a perdu…»
Michel Murat, son compagnon des «Charlots» ne veut pas croire à sa mort : «Comment accepter que ce putain de crabe puisse avoir le dessus sur cette carcasse, ce robuste au cœur si généreux ? L’abnégation était sa vertu, la loyauté son rempart contre la médiocrité, soyons heureux de l’avoir côtoyé.»
Toute l’équipe du journal adresse ses sincères condoléances à son épouse Valérie et ses enfants Salomé et Samuel, à son frère Patrick et à l’ensemble des proches et amis de Bernard Mazzer.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/30/1764618-bernard-mazzer-a-perdu-son-dernier-match.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire