mercredi 16 octobre 2013

Vingt-quatre coups de corne, c’est ce qu’aurait subi le touriste allemand de 54 ans qui a trouvé la mort lundi en tout début d’après-midi sur la draille du Vaccares, entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et Méjanes, le long du grand étang camarguais.
L’autopsie qui sera pratiquée ce mercredi sur le corps de la victime, confirmera la violence de la charge du taureau de combat de la manade Blohorn. Hier, le procureur de Tarascon, Christian Pasta, a confié aux services de gendarmerie une enquête préliminaire pour recherche des causes de la mort. L’épouse de la victime, qui n’a été que légèrement blessée aux bras et aux jambes, devait être entendue une nouvelle fois dans l’après-midi. Elle confirmerait le terrible concours de circonstances qui donne son caractère exceptionnel à ce dramatique fait divers.
Une bagarre entre trois mâles de 700 kg
Le “pays” où se trouvait le troupeau de taureaux de combat, à proximité du restaurant “Le mazet du Vaccares”, couvre 500 hectares. Or, au moment où le couple de cyclotouristes en vacances dans un camping des Saintes-Maries-de-la-Mer, circulait sur la draille, les animaux se trouvaient à proximité de la barrière de clôture.
C’est alors que trois mâles de 700 kilos se sont affrontés. Blessé dans le combat, l’un d’eux est alors sorti du “pays” en se ruant sur la barrière. Il était dans le fossé qui longe la draille quand le couple est arrivé à sa hauteur.
L'animal a d'abord chargé la femme
L’animal aurait d’abord chargé la femme, âgée de 49 ans. Son mari a sans doute tenté de mettre en fuite l’animal mais rien n’arrête un taureau de combat en furie.
L’homme a été littéralement soulevé par l’animal qui a ensuite franchi la barrière de clôture dans l’autre sens avec le corps sur les cornes.
Ces détails ont été rapportés par l’épouse mais également par des touristes néerlandais qui circulaient sur la draille en voiture. Ils ont récupéré la malheureuse alors qu’elle se cachait dans les roseaux et sont ensuite partis en direction de Méjanes pour donner l’alerte et confier la cycliste aux services de secours. Elle a été évacuée aux urgences du centre hospitalier Joseph-Imbert d’Arles.
Le taureau allongé sur le corps de la victime
Prévenu, le gardian de la manade Blohorn s’est rendu dans le pâturage en voiture. Selon plusieurs témoignages, au moment où le “mayoral” est arrivé sur les lieux le taureau était allongé sur le corps de la victime, "un peu comme s’il défendait une proie".
Il a fallu que le gardian s’y prenne à plusieurs reprises, en exposant délibérément son véhicule aux charges de l’animal, pour que celui-ci s’écarte enfin du corps. C’est à cheval qu’il est parvenu à éloigner définitivement le taureau des lieux du drame. "Il faut espérer que le premier coup de corne lui a été fatal", laisse tomber un proche des manadiers en parlant de la victime.
Une chape de plomb pèse depuis lundi sur la Camargue. "De mémoire d’homme on n’a pas le souvenir d’un pareil drame ici. Bien sûr, il arrive qu’il y ait des accidents mais les victimes sont des manadiers ou des gardians. Ça se passe dans les élevages alors que là...", explique un habitant des Saintes.
La solidité des clôtures sera testée
L’enquête va, bien sûr, s’intéresser à la solidité des clôtures pour évaluer les responsabilités. Créée en 1962 avec du bétail espagnol, la manade Blohorn jouit d’une excellente réputation. Elle est l’une des rares en Camargue à élever des taureaux de combat destinés aux corridas. Elle a présenté son bétail pour la première fois dans les arènes d’Arles en 2006.

http://www.midilibre.fr/2013/10/15/le-taureau-defendait-le-corps-comme-une-proie,770392.php

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire