vendredi 20 septembre 2013

Un conseiller général tente de se suicider

La tentative de suicide, hier matin, de Thierry Lefèvre, conseiller général divers gauche de Vermand et maire de Pontruet, émeut bien des élus de l'Aisne.
Il ne fait pas de doute que sa détermination était réelle. Un homme, qui se tire une balle dans la bouche chez lui, avec une carabine, veut vraiment en finir avec la vie. Avant son geste, il aurait adressé un SMS à sa femme. L'élu a été transporté au centre hospitalier d'Amiens et son état était jugé critique hier soir. Une enquête est menée par les gendarmes de la brigade de recherche de Saint-Quentin.
L'élu, démis de ses fonctions de président du syndicat de déchets ménagers Valor'Aisne par le président du conseil général socialiste en juillet, est présenté par ses amis comme « fort et faible à la fois ». Pour camper la solidité, il y a d'abord son physique imposant, des épaules carrées, son attitude assurée, un certain don pour l'éloquence. Dans le second registre, il y a une vraie fragilité, un tempérament affectif, une nature à se jeter dans des aventures humaines, à se brûler, à tomber et à essayer de se relever. L'homme avait déjà tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours par le passé.
Plusieurs causes
Qu'est-ce qui pousse Thierry Lefèvre à s'en prendre à lui-même ? Dans chaque individu, il y a certainement des ressorts secrets. L'aspiration à quitter la scène est souvent une addition de plusieurs causes. Il y en a, au moins une qui paraît évidente.
Thierry Lefèvre s'est certainement senti trahi, par quelques uns de ses anciens amis politiques. Ce n'est pas prendre la parole à sa place que de l'affirmer.
Dans l'entretien qu'il nous a accordé le 11 septembre, ce sentiment est bien présent. Loin de nous l'idée d'accuser qui que ce soit, seulement de rappeler ses propres mots.
« Jean-Jacques Thomas (démis de ses fonctions de premier président, en septembre 2012), a eu le droit de se défendre en réunion de majorité. Le département a voté un million 400 000 euros pour renflouer les caisses de Thiérache développement. Moi, je n'ai pas de déficit à Valor'Aisne. J'ai trois millions d'euros de crédit d'avance. » C'était le cri d'un homme ravagé par le sentiment d'injustice. A tort ou à raison. De simples mots annonciateurs d'une tragédie

http://www.lunion.presse.fr/region/un-conseiller-general-tente-de-se-suicider-jna3b26n208705

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