vendredi 30 août 2013

Torvilliers : Le scénario macabre d'un drame familial

« On est tous les deux morts ». Ce sont les derniers mots d'un père à son fils. Il est un peu plus de 18 h, Alain Maillet vient d'exécuter celle qui partageait sa vie. Bénédicte Dumenil avait choisi de s'éloigner, de vivre seule à Troyes. Elle l'aura payé de sa vie. Ce mercredi, Alain Maillet sait qu'elle doit récupérer des affaires dans cette maison qu'ils avaient achetée ensemble à Torvilliers. Il ne lui laisse aucune chance, déterminé qu'il est à en finir. Pas plus qu'il n'épargne son fils. Un jeune étudiant qui se lance au secours de sa mère. Ce soir-là, elle était censée venir le chercher. Lorsqu'il reçoit le message de son père, il se presse à Torvilliers pour tenter de lui venir en aide, d'intervenir pour éviter le drame. Les volets de la maison sont fermés. Les voisins ont déjà alerté les gendarmes après avoir entendu de nombreuses détonations. Au 2 rue de la Place, il est déjà trop tard. Le corps de Bénédicte Dumenil gît contre le cabanon. Couvert de sang. Elle est tombée à coups de fusil de chasse. Six impacts de balle lui couvrent le thorax, d'autres les bras et les jambes. Premier témoin du drame, le fils découvre sa mère et aperçoit son père. Il vient de se tirer une balle en plein visage mais il est vivant. Le fusil toujours en main, il tire à deux reprises alors que le jeune homme prend la fuite. Plus tard, il dira qu'il a voulu le tuer. Lui aussi.
Autopsie
Il connaissait les tensions, les conflits qui opposaient ses parents. Elle était professeur d'anglais au collège de Chaource, il avait une entreprise spécialisée dans l'installation électrique. Mais personne n'aurait pu imaginer le pire des scénarios. Celui qui amènera les techniciens en investigation criminelle à se couvrir de blanc avant de pénétrer sur la scène de crime, les gendarmes attachés à la brigade de recherche de Troyes à remonter les derniers instants, les derniers moments. Le fils à être entendu. Face aux enquêteurs, il décrira son père comme violent et toxicomane. « Les analyses toxicologiques détermineront s'il se trouvait sous l'emprise de produits stupéfiants au moment des faits », précisait hier Sofian Saboulard, substitut du procureur. Dans les heures à venir, les autopsies lèveront certains doutes, préciseront le nombre d'impacts : « onze étuis de cartouche ont été retrouvés sur place ». D'autres constatations permettront de faire la lumière sur certaines zones d'ombre : « Pour l'heure aucun élément ne permet d'établir si des tirs directs ont visé le fils ». L'enquête mettra un point final à cette soirée macabre, à ce drame familial que rien ne laissait présager.

http://www.lest-eclair.fr/faits-divers-justice

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire