dimanche 23 juin 2013

Drame de Tucquegnieux : l’expert écarte la folie


Le rapport de l’expert psychiatre, qui estime le principal suspect apte à être jugé, est tombé voilà quelques jours, alors que le souvenir d’Emmanuelle L. et de sa fille est plus que jamais présent dans les esprits de leurs proches. Le 5 juin 2011, cette enseignante sans histoires de 33 ans et sa fillette de 15 mois étaient retrouvées poignardées de plusieurs coups de couteau, dans leur maison de Tucquegnieux, près de Briey. Le chef de famille et meurtrier présumé (*) avait, lui, été découvert nu et inanimé dans une mare de sang qui n’était pas le sien. Seule rescapée de la tuerie : une petite fille de 6 ans, issue d’une première union. Au terme de sa garde à vue, l’homme avait été mis en examen pour homicides volontaires par conjoint et par ascendan t , agressions sexuelles par ascendant , viol sur mineur de moins de 15 ans par ascendant et atteinte à l’intégrité d’un cadavre.
Dans ses auditions tout comme lors de la reconstitution, voilà un an au 12, rue de Belgrade, le mis en cause a expliqué qu’une « voix » lui avait dit de commettre l’irréparable. Le soir du samedi 4 juin 2011, il se serait grillé une cigarette dans le jardin avant de rentrer et de frapper sa femme avec une lampe torche. Les crimes se seraient alors enchaînés. L’agent de sécurité, dépressif et au chômage à l’époque, a-t-il été pris d’un coup de folie ? Non, répond l’expert psychiatre. Son rapport conforte le premier examen psychiatrique établi par un autre praticien au début de l’affaire : le Meurthe-et-Mosellan, incarcéré en isolement à la prison de Maxéville, n’aurait pas été frappé de troubles mentaux durant la nuit tragique et avait conscience de ce qu’il faisait.

« Forces surnaturelles »

L’expert n’explique pas l’élément déclencheur, mais évoque la possibilité d’un stress important, lié à des problèmes personnels et à un sentiment de frustration. Le tout combiné à une consommation excessive d’alcool.
« Une frustration ne conduit pas à de tels actes. De même, mon client a ingurgité massivement de l’alcool après les crimes », rétorque Me Thomas Kremser pour la défense. A ses yeux, « la question de l’altération, voire de l’abolition du discernement, est plus que jamais d’actualité. Quelle personne normale aurait pu faire ça ? Il a toujours déclaré qu’il a entendu une voix, qu’il a agi sous l’influence d’une pulsion à laquelle il aurait succombé par l’effet de forces surnaturelles ».
« Il a tenté de se faire passer pour fou mais il a raté son coup ! Au vu du rapport d’expertise psychiatrique, il ne bénéficie d’aucune circonstance atténuante , riposte Me François Robinet, l’un des conseils des parties civiles. « Elles souhaitent que le procès se tienne le plus tôt possible pour qu’il réponde de cette orgie de violences. » Mais pour l’heure, aucune date n’est avancée. D’autant plus que l’instruction pourrait se prolonger si une contre-expertise est sollicitée.
G. I. * L’identité n’est pas publiée pour préserver l’anonymat de la victime survivante.

http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2013/06/23/drame-de-tucquegnieux-l-expert-ecarte-la-folie

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