jeudi 13 octobre 2016

Trois nouvelles tentatives de suicide à l'hôpital, selon la CGT

Après la vague de suicides qui a touché le CHU de Toulouse au mois de juin, les langues se délient. Trois agents ont tenté de mettre fin à leurs jours au cours de l'année 2016, révèle ainsi la CGT, à qui ces personnes se sont confiées. Ces tentatives de suicide auraient eu lieu sur le lieu de travail, sur les sites de Purpan et Rangueil.
Le syndicat dit avoir été informé de ces tentatives, suite à la vague de suicides qui a frappé le CHU au mois de juin 2016. Quatre membres du personnel du CHU s'étaient donné la mort. L'un des suicides, celui d'un infirmier sur le site de Rangueil, a été reconnu comme accident du travail. «Cette vague de suicides a libéré la parole des salariés qui ont tenté de passer à l'acte. Ils se croyaient seuls, pensaient que leur mal-être était de leur propre fait. Mais la médiatisation de ces suicides les a poussés à parler», explique la CGT.
La dernière tentative est récente. Elle remonte au vendredi 7 octobre, sur le site de Rangueil. La CGT n'entre pas dans les détails, «à la demande du salarié», qui fait toujours partie des effectifs du CHU. Les deux autres tentatives de suicide auraient eu lieu en février et en avril 2016. Les deux salariés ne travaillent plus au CHU. L'un d'eux a démissionné, et l'autre a terminé son contrat à durée déterminée.
Même si «les tentatives de suicide restent multifactorielles», indique la CGT, les restructurations et diminutions de personnel au sein du CHU sont «à chaque fois évoquées» par les personnes qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. Par ailleurs, le syndicat indique avoir déposé cinq «Dangers graves imminents» pour cinq agents, qui ont formulé des propos suicidaires, en lien avec leur travail quotidien au CHU. Selon la CGT, le CHU est soumis à des logiques financières : l'établissement rembourserait 18 M€ par an uniquement en intérêts d'emprunts sur les marchés financiers, pour ses investissements (1 milliard d'euros au total ces dernières années). «Pour tenir financièrement, il faut pousser un maximum de personnes vers la sortie», explique le syndicat. La direction du CHU indique qu'en dehors des quatre cas de l'été 2016, elle «n'a pas eu connaissance d'autres cas de suicides ou tentatives de suicide avérées». Le CHU va relancer en 2017 une grande enquête «baromètre social», confiée à un cabinet spécialisé extérieur, pour (…) interroger les personnels sur différentes thématiques : conditions de travail, organisation, communication, dialogue social, climat de travail et relations avec la hiérarchie.

http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

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