jeudi 28 juillet 2016

Saint-Etienne-du-Rouvray : "Guy a fait le mort" pour survivre

L'attentat de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray a fait un mort, le prêtre Jacques Hamel. Mais aussi un blessé grave, Guy, 87 ans. Sa femme, Jeanine, présente dans l'église au moment du drame, s'est confiée à RMC.
Deux terroristes ont égorgé le père Jacques Hamel, mardi matin, à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Un paroissien, Guy, 87 ans, a lui été grièvement blessé par les deux jeunes hommes. Sa femme Jeanine, 86 ans, était présente à l’intérieur de l'édifice avec lui. Elle a raconté à RMC la prise d’otages et comment son mari a réussi à survivre.
"Au père Jacques, ils lui ont d'abord mis un coup, sûrement au cou. Il est tombé la face vers le ciel, vers nous. On voyait le sang couler de sa bouche…" explique-t-elle à RMC avant d’ajouter : "Et ensuite ils lui ont donné d’autres coups, et ils l'ont achevé..."
 
"Ils voulaient le tuer comme Père Jacques"
 
Au moment de la mort du prêtre, Guy n’a pas le choix : "Les terroristes avaient donné un téléphone portable à mon mari pour qu'il filme ou photographie le père une fois exécuté." Un des deux assaillants s’adresse alors à Jeanine : "Il m'a dit qu'il n'allait pas me faire de mal parce que nous allions servir d'otages. Là on s'est dit : 'Bon on ne va pas mourir tout de suite. On mourra peut-être tout à l'heure…'"
Mais en fait, les terroristes parlaient "des trois sœurs présentes et de moi" confie Jeanine à RMC. Car pour Guy, les choses virent au drame. "Ils ont pris mon mari en otage et ils en ont fait autant" que le Père Jacques. "Il a pris quatre coups de couteau dans le cou, les bras et le dos. Ils voulaient le tuer comme le prêtre".
 
"Il a fait le mort"
 
L’octogénaire en est alors persuadée, Guy est mort et c’est bientôt à son tour. "Les terroristes me tenaient par le dos avec leur revolver dans le cou. Est-ce qu'il était factice ? Je n'en sais rien. Mais il était dans mon cou... Ensuite, ils ont affûté le couteau. C'est tout."
Pendant ce temps, son mari se sauve la vie : "Je l'ai vu bouger un petit peu" raconte Jeanine. "Il n’avait pas perdu connaissance du tout. Il a essayé de maintenir ses doigts sur sa plaie pour éviter que cela ne saigne trop. Il a fait le mort." Le soir même, à l’hôpital, Guy "allait bien" selon elle.
Prise en charge par une cellule psychologique depuis le drame, l'octogénaire est rassurée sur sa santé : "Je suis entourée de mes enfants qui sont venus d'Evreux et de la région parisienne. Ils sont arrivés aussitôt et ça fait du bien. Ils m'aident à évacuer… Il faut bien résister."
 

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