mardi 2 septembre 2014

«Véronique aurait dû se trouver à 900 km de là»

Plus rien ne la retenait à Rosny. Sa nouvelle vie l'attendait, dans ces Pyrénées qui l'avaient vu grandir. Tout était fin prêt, jusqu'à ce petit pépin de quelques heures avant le départ. Pas d'autre choix que de rester alitée à Rosny dans cet appartement de la rue Victor-Hugo qu'elle n'occupait plus depuis des mois.                                        
« C'est le destin. C'est dur », souffle Fabien, un ami.

Elus, collègues, proches, parents, ils étaient nombreux hier à s'être déplacés devant la crèche Henri-Wallon de Montreuil pour rendre hommage à sa directrice. Véronique Grison, 49 ans, a consacré sa vie aux tout-petits. Embauchée en 1991 par le conseil général de Seine-Saint-Denis, la puéricultrice passe le concours de cadre de santé et devient directrice d'une première crèche avant de prendre la
de celle de Montreuil en 2001. « Elle avait à la fois le sens de l'intérêt général et celui de l'intérêt particulier. Elle s'était engagée pour l'accueil des enfants handicapés, parvenant à faire accepter ses positions aux parents », salue Jean-Charles Nègre, conseiller général de Montreuil.

Avec des camarades, Véronique cofonde le syndicat SUD des agents départementaux en 1998. « Je la vois encore, lors des derniers débats budgétaires, en train d'interpeller le président du conseil général sur la nécessité de préserver le service public de l'enfance », se rappelle Fabien Lepetit, un ami. « Elle était d'une grande humanité, toujours sur le terrain auprès des familles. Elle va laisser un grand vide », regrette Véronique Tonello, une intime.

Cette mère de trois enfants allait prendre la direction de la crèche de Céret, dans les Pyrénées-Orientales. « Elle était venue mercredi pour son déménagement. Mais en montant ses cartons, elle a eu une phlébite », raconte-t-on à la mairie de Céret. Véronique rentre à Paris pour rassembler ses dernières affaires et consulte un médecin. Il lui conseille de reporter son départ et de rester allongée quelques jours.

« Elle aurait dû se trouver à 900 km de là », soupire Fabien. « Elle devait redescendre ce week-end et prendre ses fonctions ce lundi », confirme-t-on à la maire de Céret. Alban, 24 ans, le seul de ses enfants présents dans l'appartement au moment du drame, était toujours hospitalisé hier en fin d'après-midi.


http://www.leparisien.fr/faits-divers/veronique-aurait-du-se-trouver-a-900-km-de-la-02-09-2014-4104327.php

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