« De la colère »
Ellena, la soixantaine, habite à côté du bureau des guides « Escapades », fondé en 1987 par Hervé Gourdel et d’autres professionnels. Le hasard a voulu qu’elle s’avance la première pour écrire quelques mots sur l’un des registres, hier matin. Ces mots furent au nombre de trois : « De la colère ». « Comment imaginer la souffrance de cette famille ? C’est inconcevable. Hervé a eu le seul tort de vouloir découvrir d’autres montagnes, dans un autre pays, ailleurs que dans le Mercantour », a-t-elle expliqué ensuite.Hier soir, lorsque les camarades lycéens d’Erwann, le fils d’Hervé, ont lentement descendu la rue principale pour rejoindre le rassemblement, le sang de la foule s’est figé. Ils venaient de parcourir les 2 h 30 de marche qui sépare leur établissement, situé à Valdeblore (lire par ailleurs) de Saint-Martin, et maintenant, ils entraient en pleurs dans le centre du village en levant bien haut leurs banderoles de soutien à Erwann et à sa famille. Accueillis par les élus régionaux – le maire de Nice Christian Estrosi, le député Eric Ciotti et l’élu marseillais Patrick Menucci – ils se sont ensuite glissés dans le cortège qui allait rejoindre le bureau des guides et observer de longues minutes de silence devant la porte.
Au terme de la marche silencieuse, deux hommes se sont retrouvés sur la place, main dans la main : Abdelkader Beneddine, imam à Nice, et André Marceau, l’évêque de Nice. « Je suis ici pour montrer ma solidarité vis-à-vis de la famille d’Hervé Gourdel et pour dire que l’Islam est une religion de paix et d’amour », a déclaré le premier. « Un acte qui porte le mal a été perpétré par des gens qui se réfèrent à Dieu. Nous, nous sommes là pour dire que les hommes de bonne volonté doivent porter un message de paix, de dialogue, et de tolérance », a expliqué le second.
Toute la journée d’hier, les hommages à Hervé Gourdel se sont multipliés, dans le Mercantour comme ailleurs. À Chamonix par exemple, où les guides se sont rassemblés.
À Saint-Martin, alors que la nuit commençait à tomber, les rues se sont vidées. Demain et après-demain, le Mercantour devra continuer à vivre avec le lourd fardeau de la douleur, quand les journalistes seront partis et que l’émotion nationale se sera dissipée.
http://www.ledauphine.com/faits-divers/2014/09/25/l-emouvant-hommage-a-herve-gourdel-l-emouvant-hommage-a-herve-gourdel
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