mardi 19 août 2014

Base jump: un Varois victime de sa passion

Moniteur de parachute expérimenté, le Lucois âgé de 55 ans est décédé, dimanche en fin de matinée, après s'être élancé de la face nord du mont Granier, dans l'Isère.
Éric Tabarly disait : « L'homme a besoin de passion pour exister. » Éric Plassard vivait la sienne en défiant la loi de l'apesanteur. Parachutisme et base jumping étaient ses deux sources d'adrénaline. Malheureusement, la dernière lui a été fatale, le week-end dernier, en s'élançant depuis la face nord du mont Granier, situé entre les communes de Chapareillan (Isère) et Entremont-le-Vieux (Savoie), au nord-est du massif de La Chartreuse.
Moniteur de parachutisme très expérimenté, cet habitant du Luc de 55 ans, n'avait pu résister aux sensations provoquées par la pratique du base jumping.
Cette discipline issue du parachutisme consiste à sauter d'un point fixe et à dériver en s'appuyant, dans l'air, sur le seul poids du corps.
« Éric était très attiré par les sports extrêmes. Lors de notre dernière rencontre, il m'avait annoncé ce week-end en Isère et se disait impatient de sauter », raconte un de ses collègues lucois.
De bonnes conditions
Toutes les conditions paraissaient réunies pour réussir ce type de saut. Selon les témoignages recueillis, « au vu des nombreux engins se trouvant dans le ciel isérois ce dimanche, les conditions d'aérologie étaient très bonnes ».
Que s'est-il passé alors ? Les enquêteurs de la compagnie CRS Alpes devront répondre à cette question.
Selon un des enquêteurs, « il existe deux sites de saut sur le mont Granier, dont le sommet se situe à 1 900 m. Celui duquel s'est élancée la victime nécessite une course d'élan et une forte impulsion afin de s'éloigner de la falaise ».
Éric Plassard a-t-il donné l'impulsion nécessaire ? A-t-il ouvert son parachute trop tardivement ? L'enquête devra répondre à ces deux interrogations.
Quoi qu'il en soit, « cet homme ayant une véritable approche de la pratique » n'est pas parvenu à passer « la vire » - une paroi intermédiaire - qui se situe à 1 500 m d'altitude.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, les gendarmes ont la conviction qu'Éric Plassard a tenté d'ouvrir son parachute en actionnant l'extracteur « mais peut-être trop tardivement. Dans ces moments-là, le choc avec la falaise est très violent et l'issue est fatale ».
Déjà quatre accidents
Les gendarmes isérois reconnaissent que cette discipline fait de plus en plus d'adeptes. « Malheureusement, nous en sommes à quatre accidents, dont deux mortels, depuis le début de l'année sur le territoire isérois.»
La disparition d'Éric Plassard a plongé dans la peine la commune du Luc, où il s'était installé depuis une vingtaine d'années. Maçon plaquiste, il était apprécié pour son professionnalisme.
«C'était un bosseur », dit un de ses collègues ; « il avait son caractère, mais était toujours prêt à rendre service », confie un ancien employeur.

http://www.nicematin.com/autres-sports/base-jump-un-varois-victime-de-sa-passion.1869515.html

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