Le 1er avril dernier, un dramatique accident coûtait la vie à un adolescent de 14 ans. Quentin Saulières était originaire de Cahuzac-sur-Vère, un village qui un mois après les faits, est encore sous le choc.
Le drame s'est déroulé à Tanus, dans une exploitation agricole. Quentin, élève à la MFR de Naucelle (Maison familiale et rurale) dans l'Aveyron, effectuait un stage chez son oncle. Alors qu'il se trouvait sur le siège passager d'un tracteur à l'arrêt, le jeune homme a fait une chute. Gravement blessé, il devait décéder avant de pouvoir être transporté à l'hôpital de Purpan par hélicoptère (La Dépêche du 2 avril).
Pour ses parents, Isabelle et Philippe, boulangers à Cahuzac-sur-Vère depuis 22 ans, c'est une épreuve terrible. Celle de perdre un être cher, un fils. C'est aussi une douloureuse épreuve pour sa petite sœur, Elsa, 11 ans.
Dans le village, la solidarité s'est exprimée. Depuis ce funeste jour, les parents de Quentin ont reçu de très nombreux messages de soutien et de condoléances de la part de leurs clients, des habitants du village et de bien au delà. «Il y avait des centaines de personnes pour les obsèques. Tout le monde nous a soutenus, notre famille, nos employés qui ont été formidables, le maire, les commerçants, le collège de Cordes où il a été élève, la MFR de Naucelle» indique la maman avec beaucoup de dignité. Elle n'oublie pas non plus «l'équipe du Samu et la gendarmerie de Valence-Pampelonne qui ont tout fait pour sauver Quentin et qui ont été là pour nous soutenir psychologiquement.»
«Quentin était un enfant plein de vie»
Après ce drame, les parents de Quentin ont souhaité témoigner dans nos colonnes, pour remercier tous ceux qui leur ont apporté un message de solidarité.«Nous avons reçu des centaines de lettres, que nous avons lues et conservées. Les plus bouleversantes ont été écrites par des parents qui ont aussi perdu leur enfant» poursuit Isabelle, émue. «Nous avons une pensée particulière pour ses amis qui savaient l'apprécier à sa juste valeur et qui partageaient ses passions : la pêche, la moto...»
Avec son mari, elle souhaite que chacun garde l'image d'un Quentin, «de bonne humeur, toujours partant, qui ne se plaignait jamais. Les gens du village le voyaient jouer en vélo, toujours dehors. Ce n'était pas un amateur de jeux vidéos.»
Dans le logement familial, situé à l'étage de la boulangerie, des photos montrent un garçon souriant. Sur l'un des clichés, Quentin pose avec son chien, Biscotte. «Il l'adorait, ne faisait jamais rien sans lui» glisse le père.
Le jeune homme n'aimait pas trop l'école. Mais il avait trouvé sa voie et se dirigeait vers une profession agricole. L'adolescent était inscrit depuis le 1er janvier en classe de 4e, à la MFR de Naucelle. Il effectuait un stage chez son oncle à Tanus d'où la maman est originaire. «Il a fait une chute inexplicable du tracteur. Ses blessures étaient importantes mais pas vitales. Il n'a pas été écrasé par le tracteur» tient à préciser le papa qui avec son épouse, attend les résultats de l'enquête de gendarmerie et de l'autopsie «pour avoir des réponses» et pour éventuellement «aider d'autres enfants…»
Boulangers dans le centre de Cahuzac-sur-Vère, les époux ont eu le courage de rouvrir les portes de leur commerce une semaine après l'accident. Mais Isabelle et Philippe ont décidé de baisser le rideau le mardi après-midi en plus du mercredi, jour de fermeture habituel. «On se rend compte qu'on n'en a pas assez profité. Travailler tous les week-ends, ça ne rapporte rien» constate la maman qui reconnaît: «On ne travaille pas avec le même enthousiasme. Mais Quentin était quelqu'un de très actif. Il n'aurait pas supporté qu'on reste assis».
http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/10/1878083-l-emotion-a-cahuzac-vere-apres-le-deces-de-quentin.html
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