mardi 8 avril 2014

Il y a un an, un accident de car endeuillait un collège rémois

Terrible mois d’avril que celui de 2013, avec les deux explosions de gaz qui ont tué sept personnes à Witry-lès-Reims et Wilson les 3 et 28 avril, mais aussi la tragédie du collège Notre-Dame. C’était le 8 avril 2013. Un an après, retour sur les suites de ce dramatique accident.

Deuil impossible

Ils resteront marqués à jamais par ce « lundi noir ». Domiciliés à Heutrégiville, François et Virginie Hénon sont les parents de Charlène, la collégienne de 15 ans tuée dans l’accident. « Nous redoutons cette date anniversaire. On se surprend à compter les jours qui nous en rapprochent. Cette journée va être difficile mais pour nous, depuis un an, toutes les journées sont difficiles. Nous vivions à quatre, il faut maintenant vivre à trois. »
Connaître les « derniers instants » de leur fille est un besoin, une nécessité. « Nous ne savons rien à ce sujet. Nous voulons savoir comment elle est partie. Tant que nous ne saurons pas, nous ne parviendrons pas à faire notre deuil. »
Une autre famille a perdu l’un des siens : le conducteur du car, Marc Pietras, 57 ans, décédé de ses blessures le 24 avril. Il habitait Witry-lès-Reims. « C’était un bon conducteur, expérimenté, très sérieux », dit de lui un ancien collègue.

Retour à Rokycany

Dans quelques semaines, les parents de Charlène se rendront pour la première fois sur les lieux de l’accident, près de la petite ville de Rokycany, pour assister au dévoilement d’une stèle en mémoire de leur fille. « Nous avions fait la demande aux autorités tchèques, via le consulat de France, et elle a été acceptée. Nous avons fourni la plaque, les Tchèques nous ont proposé de réaliser gracieusement le socle. »
Le consul, la mairie de Plzen (préfecture), des sauveteurs, un représentant de la police sont annoncés pour cette cérémonie.

Traumatismes à Notre-Dame

Un an après, « au sein de l’établissement, ce drame reste difficile à porter ». « Il est toujours en nous. Il n’y a pas un jour où l’on n’y pense pas », confie le directeur de Notre-Dame, Richard Binninger. Le plus grièvement blessé des professeurs est toujours en arrêt de travail. Certains des enfants sont sous suivi médical. Pudeur oblige, nombreux sont ceux qui taisent leurs tourments, les gardent pour eux ou leur cercle familial, mais le collège n’est pas dupe. « Nous avons des enfants fragilisés psychologiquement, qui font des cauchemars, qui ont peur dès qu’ils voient un car. »


Voyages à deux chauffeurs

Organisé de nuit, le voyage vers Prague s’était déroulé en relais : un seul chauffeur à bord qui avait cédé sa place à un collègue, après 230 km (sur 900). Une pratique décriée, mais autorisée. Si rien ne dit que l’accident aurait pu être évité avec la présence de deux chauffeurs, le recours au relais n’en est pas moins terminé à Notre-Dame. : le collège a changé d’autocariste et tous les trajets (sauf courtes distances) se font de jour, avec deux chauffeurs. Depuis la rentrée, quelques voyages ont été organisés, mais aucun chez les 3e. Le traumatisme est trop vif.

http://www.lunion.presse.fr/region/video-il-y-a-un-an-un-accident-de-car-endeuillait-un-ia3b24n329234

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