mardi 18 mars 2014

Suicide d'une anesthésiste : " Nous n'avons rien vu venir "

Choqué. C'est le mot qui revient le plus régulièrement de la part du personnel de l'hôpital de Châteauroux, lorsqu'il est question d'évoquer le suicide d'une anesthésiste de 37 ans, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu'elle était de garde. La jeune femme se serait donné la mort en s'administrant une dose mortelle de produits, par intraveineuse. C'est son collègue chargé de prendre sa relève qui l'a découverte, inanimée.
>> LIRE : Châteauroux : une anesthésiste se donne la mort à l'hôpital
« C'est terrible, explique une infirmière du centre hospitalier. Personne n'a rien vu venir. C'était une femme discrète, humble, toujours prête à rendre service. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Peut-être qu'on ne le saura jamais. Toujours est-il que c'est très dur, pour nous, de vivre avec ça. Nous avons déjà été traumatisés par le décès du docteur Bonneau, au mois d'août dernier. »
Pour aider tout le monde à supporter la triste nouvelle, la direction a fait part de l'ouverture d'une cellule d'aide psychologique, dans une note de service mise à disposition du personnel. Une initiative qui devrait être appréciée, car nécessaire.
" Aucune connaissance d'un problème qui aurait pu justifier son geste "
Le geste est pour l’instant inexpliqué. La jeune anesthésiste du centre hospitalier de Châteauroux qui s’est donné la mort, dans la nuit de samedi à dimanche, sur son lieu de travail, n’a pas donné de justification à son geste. Toujours est-il qu’elle a attendu le moment où il régnait un calme absolu, dans son service, pour s’administrer une dose mortelle de produits, par intraveineuse, dans sa chambre de garde. C’est le collègue venu la relever, dimanche matin, qui a fait la macabre découverte.
La direction de l’hôpital a réagi en mettant en place une cellule psychologique, placée sous la direction du docteur Chauvin, chef du service de psychiatrie de l’établissement. « C’est une nouvelle brutale et effrayante, expliquait hier Xavier Bailly, directeur adjoint du centre hospitalier. Nous sommes tous choqués. Que dire ? Nous allons tout faire pour apporter le soutien nécessaire au personnel, ainsi qu’à sa famille. »
Mère d’un petit garçon en bas âge, l’anesthésiste, âgée de 3 ans, jusqu’ici praticien contractuel, venait tout juste d’obtenir le statut de praticien hospitalier. « La fonction d’anesthésiste, dans un hôpital, est très exigeante, très exposée, et impose de très grosses responsabilités, note Xavier Bailly. Mais elle était une excellente professionnelle, qui répondait parfaitement à la mission qui lui avait été confiée. »
Sur place, hier matin, tout le personnel de l’établissement était sous le choc, et tentait d’apporter des réponses aux raisons qui l’ont poussée à commettre l’irréparable, dans ces conditions. « Nous n’avons connaissance d’aucun conflit ou problème qui aurait pu justifier son acte », déplore Xavier Bailly.
Conditions de travail ? Problèmes personnels ? A ce jour, personne ne peut éclaircir les faits. « Oui, c’est vrai que c’est un service soumis à un fort rythme, note une infirmière du centre hospitalier. Mais il y a tellement de raisons qui peuvent pousser un être humain à se suicider… Elle était bien insérée professionnellement, respectée et appréciée de ses collègues. Elle était maman, mariée… Elle semblait avoir tout pour être heureuse. »
Dans les jours à venir, les responsables de l’hôpital devraient en savoir plus sur les conditions précises de son décès, puisqu’une enquête pourrait être demandée par le parquet de Châteauroux, une fois finalisé son examen médical. « Pour nous, vous savez, ce n’est pas le plus important, reprend l’infirmière. Il faut respecter son choix, soutenir sa famille, ses amis, et ses collègues les plus proches.
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