Dimanche 9 février à Pavillons-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, un homme
est mort et deux autres ont été plongés dans un état grave suite à une
intoxication au monoxyde de carbone. Ce gaz est notamment produit par des
chauffages défectueux. Sa concentration peut devenir mortelle quand on calfeutre
une pièce pour se protéger du froid dans un logement mal isolé.
C'est probablement ce qui s'est passé dans cette maison de
Pavillons-sous-Bois où sept ouvriers immigrés, portugais et moldaves, étaient
mal logés par leur employeur, bien qu'ils travaillent dans le bâtiment.
L'ouvrier décédé dormait au sous-sol sur un lit de camp, près de la
chaudière.
Ce drame de la misère n'est malheureusement pas exceptionnel. Lors de la
dernière enquête de l'Insee sur le logement en 2006, 2,1 millions de personnes
vivaient en France dans un logement inconfortable. Cela ne s'est certainement
pas amélioré depuis, car la crise est passée par là. Pendant que le logement
insalubre se développe, le budget annuel d'électricité et de chauffage des
ménages a augmenté de 32 % ces dix dernières années. Pour faire face à des prix
en hausse, beaucoup utilisent des chauffages d'appoint au gaz, dont certains
sont potentiellement dangereux.
En Seine-Saint-Denis, département défavorisé, le nombre de victimes du
monoxyde de carbone augmente régulièrement, tel un indicateur de la montée de la
pauvreté : 91 personnes intoxiquées en 2011, 159 en 2012, 166 en 2013, avec
chaque année de deux à quatre décès. Au niveau du pays, les conditions de
logement indignes ont provoqué l'hiver dernier 3 409 intoxications, dont
35 mortelles.
Les campagnes de communication des autorités sur la nécessité de contrôler
une fois par an la chaudière, pour un coût de 90 à 150 euros à charge du
locataire, ne servent pas à grand-chose quand de plus en plus de travailleurs
s'enfoncent dans la misère.
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/
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