dimanche 8 décembre 2013

Drame familial en Corse: Le procès en appel du jeune Andy s'ouvre ce jeudi

avait été jugé «irresponsable» en première instance...
Le jeune Andy, 20 ans aujourd'hui, qui a tué par balles, à l'âge de 16 ans, ses parents et ses frères jumeaux en Corse en 2009, jugé «irresponsable» en première instance, comparaît en appel devant la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône à partir de ce jeudi.
Jugé en novembre 2012 «irresponsable pour un trouble mental ayant aboli le discernement au moment des actes» par la cour d'assises des mineurs de Corse-du-Sud, il est depuis hospitalisé, comparaîtra libre et, probablement, à huis clos, en raison de son âge au moment des faits.
Le jeune homme ou le parquet peuvent cependant demander la publicité des débats, et la cour y faire droit. En première instance, Andy avait demandé que l'audience soit publique, mais la cour avait refusé après l'opposition des parties civiles et du parquet. Le huis clos ne débutera en tout état de cause qu'après la composition du jury, jeudi à Aix-en-Provence, quand la cour se penchera sur le fond de l'affaire.

«Irrésistible pulsion»

Au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, Andy, un jeune homme considéré sans problème, après s'être réveillé subitement, s'était emparé d'un fusil à pompe appartenant à son père et avait abattu dans leurs chambres son père et sa mère, puis ses deux frères, des jumeaux âgés de 10 ans.
Puis il avait vidé le coffre-fort de la chambre de ses parents, contenant 2.500 euros et une montre de valeur, avant de partir de la maison. Il s'était ensuite taillé les veines avant d'adresser en pleine nuit des appels à l'aide à des amis avec son téléphone.
L'un de ses oncles le retrouvera la nuit suivante sur une plage des environs. Choqué, pieds nus et en short, le garçon avait erré toute la journée dans la campagne environnante. L'oncle conduira l'adolescent à la mairie où il racontera aux gendarmes avoir tué sa famille. «Je ne savais plus où j'étais. Je n'entendais plus rien et je voyais tout flou. Il y avait quelqu'un d'autre à ma place», dira-t-il aux enquêteurs, évoquant une «irrésistible pulsion».
Il racontera aussi que ses pas l'avaient conduit vers le râtelier d'armes à feu de son père, qu'il avait eu envie de tirer et même «qu'il devait le faire».

La question de la responsabilité

En première instance, la cour d'assises avait conclu à son irresponsabilité et ordonné son hospitalisation.
Les cinq jours de débats avaient été marqués par les avis contradictoires des spécialistes sur sa santé mentale, trois collèges d'experts psychiatriques ayant conclu de manières radicalement différentes sur la responsabilité d'Andy, qui n'avait fourni aucune explication à son geste.
Les parties civiles étaient ressorties amères, un de leur conseils, Me Aljia Fazai, évoquant les «zones d'ombre non dissipées», et le grand-père d'Andy qualifiant même le verdict de «scandale». Le parquet, qui avait réclamé 18 ans de réclusion, avait finalement fait appel. Deux nouvelles expertises ont été demandées par le président de la cour d'assises et sept jours d'audience sont prévus en appel.
Andy séjourne aujourd'hui à l'hôpital psychiatrique de Montfavet à Avignon, où il ne suit pas de traitement médicamenteux. Il poursuit des études de biologie, fait du sport et bénéficie de permissions de sortie régulières. Selon leurs avocats, les parties civiles attendent surtout de ce procès «la vérité». «En réalité, on ne sait pas ce qui s'est passé cette nuit-là», selon Me Fazai, qui évoque un garçon «normal».
Il faut qu'«Andy s'explique sur ce geste», considère Me Fabienne Boixel-Sanna, également avocate des parties civiles, estimant qu'il y a «forcément un élément déclencheur» qui, jusqu'ici, n'a pas été mis au jour. Me Jean-Charles Vincensini, l'un des avocats d'Andy, n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès.

http://www.20minutes.fr/societe/

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