mardi 12 novembre 2013

Drame de Collobrières: hommage à Audrey Bertaut

En présence de sa famille et du préfet du Var, une plaque à son nom portant la mention « mort pour le service de la Nation » a été dévoilée hier sur le monument aux morts de Pierrefeu
Mort pour le service de la Nation ». Il est des jours pour se souvenir. Se rappeler que des femmes et des hommes ont défendu leur pays au péril de leur vie. Il y a bientôt 100ans, lors de la première guerre mondiale dont on commémorait hier l’armistice, en même temps que tous ceux qui, depuis, sont « morts pour la France »(1). Pendant la seconde guerre mondiale. En Algérie, en Indochine, en Afghanistan, au Mali. Mais aussi loin, bien loin, de ces zones de conflits armés. Près, tout près de nous. Dans un pays que l’on dit en paix. Il y a un peu plus d’un an, cette nuit du 17 juin 2013, deux « combattantes » du quotidien ont en effet laissé leur vie lors d’une « banale » intervention, à Collobrières : le maréchal des logis-chef Audrey Bertaut, 35ans, et l’adjudant Alicia Champlon, 28ans, de la brigade de gendarmerie de Pierrefeu, sont « tombées » sous les balles d’un assassin qui n’a pas encore été jugé. « Mortes pour le service de la Nation ».
Alicia Champlon à Belrupt-en-Verdunois
Hier au cimetière de Pierrefeu, lors d’une cérémonie en présence du préfet du Var, Laurent Cayrel, des élus, des autorités(2), des associations d’anciens combattants et de leurs porte-drapeaux, une plaque au nom d’Audrey Bertaut mentionnant cette phrase, a ainsi été dévoilé sur le monument aux morts. Celui d’Alicia Champlon est quant à lui désormais inscrit sur celui de sa ville, Belrupt-en-Verdunois. Deux noms apposés sur des stèles symboles de courage. D’engagement. Symboles de la nation.
« Ce monument honore tout simplement la France, notre patrie, une France qui combat pour le droit contre la barbarie, une France fière de son histoire et de ceux qui ont contribué à l’écrire avec leurs larmes et leur sang. Nos soldats sont la sentinelle de l’histoire au même titre que ces monuments sont les gardiens de la mémoire collective », a indiqué le maire de Pierrefeu, Patrick Martinelli. Face à lui, les élèves de l’école Anatole-France et du collège de Cuers ont pris part activement à cette cérémonie. C’est eux qui ont, entre autres, procédé à l’appel aux morts qui s’est achevé par le nom… d’Audrey Bertaut, « morte pour le service de la Nation ». Une phrase comme un « cri » étouffé, qui résonnera longtemps dans le cimetière de Pierrefeu.
Reconnaissance et solidarité
De nombreuses gerbes ont ensuite été déposées par les élus et les autorités au bas de la plaque au nom de la gendarme dont une par son mari, tandis que ses parents assistaient également à cette cérémonie.
Interrogé en marge de celle-ci, le préfet, représentant l’ensemble des ministres et plus particulièrement Manuel Valls et Jean-Yves le Drian (qui ont décidé de l’attribution de la mention «mort pour le service de la Nation » sur l’acte de décès des deux gendarmes avec possibilité d’inscrire leurs noms sur le monument aux morts de leur commune), a souligné : « C’est un drame épouvantable: deux femmes extraordinaires ont été abominablement prises à l’affection des leurs. Je suis présent pour dire que l’on n’oublie pas. Et comment en serait-il autrement? Je viens témoigner à la famille, à leurs collègues et à la population la reconnaissance et la solidarité de la nation ». Il est des jours pour se souvenir. Mais, face à un tel drame, comment oublier… « Mort pour le service de la Nation ».

http://www.varmatin.com/actu/gapeau

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