lundi 22 juillet 2013

« Roro, c'était la joie de vivre »

Presque tous vêtus de blanc, ils avancent en silence dans les rues de Brenouille, petite commune située dans l'Oise, près de Pont-Sainte-Maxence. Ils sont plus de 250 à défiler, sous les regards fermés des habitants, en mémoire de Rodrigue Nelson, 25 ans, décédé le 15 juillet, à Saint-Maximin, dans un accident de moto. À la tête du cortège, la famille du jeune homme. Ses parents, Marie-Luce et Richard, son frère, Stéphane, sa sœur, Mélaine, sa tante et marraine, Julienne, ses oncles... Et sa compagne depuis 6 ans, Perrine, enceinte de 3 mois et demi.
 

Des amis de toute la France
 

Ce sont ses amis qui sont à l'origine du rassemblement. « Depuis l'accident , raconte Stéphane, le frère de Rodrigue, ils se réunissent tous les soirs. Au moins 70 personnes venues de toute la France. » Un soutien de poids pour les proches de la victime. « Je ne savais pas qu'il était tant aimé », confie sa mère, s'adressant à la foule. « Sans vous, nous ne pourrions pas tenir. »

Après une marche d'une quinzaine de minutes, tout le monde s'est rassemblé dans le parc de la commune. Des centaines de ballons blancs ont alors rejoint le ciel. Un par un, dignes malgré le chagrin et l'émotion, les membres de la famille se sont adressés à la foule. Aux jeunes, surtout. « Cette solidarité dont vous faites preuve, c'est quelque chose de magnifique », a salué un oncle de Rodrigue, venu de Martinique. « Ne changez jamais ça. Il faut que cela serve d'exemple. » Son père, Richard, a remercié « tous ceux qui ont enrichi sa vie, depuis l'école jusqu'à ces derniers jours ».

L'hommage s'est poursuivi tard dans la nuit, sur le stade communal. Hier, en début d'après-midi, les amis de Rodrigue se sont rendus sur les lieux de l'accident, à Saint-Maximin, pour y déposer une plaque à la mémoire du jeune homme.

Sur ce qui s'est produit le 15 juillet dernier — d'après les autorités, le jeune homme à moto était en train de doubler une voiture par la droite lorsque celle-ci l'a percuté — la famille ne souhaite pas s'exprimer. Cela leur importe peu, en ce jour de recueillement.

Ils préfèrent parler de « Roro », comme on le surnommait. Et « sa joie de vivre », évoquée par son frère. Mécano, sous-chef d'atelier chez Autobacs à Saint-Maximin, Rodrigue a grandi à Brenouille depuis l'âge de deux ans. Cela faisait un peu plus d'un an et demi qu'il avait emménagé à Rosoy, avec sa compagne. Titulaire du permis moto depuis quelques mois, « il nous assurait qu'il était très prudent. Surtout depuis qu'il avait appris qu'il allait devenir papa », confesse son frère.

C'est encore un de ses amis qui conclut le mieux. « Peut-être a-t-il fait une erreur, je n'en sais rien, mais cela nous arrive à tous. Le monde présent ce soir montre que c'était quelqu'un de formidable. »


http://www.courrier-picard.fr/region/roro-c-etait-la-joie-de-vivre-ia0b0n140990

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