«On nous avait volé la voiture il y a deux ans à Avignon. Sur le PV, on avait oublié de mentionner le vol des papiers. On avait une photocopie de la carte d’identité, l’assurance avait la photocopie du permis de conduire. ça ne suffisait pas. On a appelé l’ambassade, mais on nous a répondu qu’il fallait aller en Hongrie pour avoir une attestation du permis. On ne pouvait pas, c’était trop cher». La suite s’inscrit comme une descente aux enfers. Lazlo est hospitalisé une journée à Albi, suite à des violents maux de tête. La gendarmerie déboule aux chalets de Fiolles avec les procès-verbaux. Entre temps, Marie a pu retrouver quelques papiers sur l’épave de l’Opel Corsa, remisée au garage Molinier, à Gaillac. Elle désirait porter plainte contre la conductrice de la Ford, qui était en tort sur l’accident. «Mais chose incroyable, le gendarme a refusé d’enregistrer ma plainte et de me donner le nom de la conductrice (1)».
Ils étaient «inséparables»
La situation financière dégringole, et avec elle, les relations se compliquent entre Marie et Lazlo. «On était là, sans voiture, sans argent. Il allait au bord du Tarn, y restait des heures, jusque tard le soir, avec sa canne à pêche. Je lui demandais ce qu’il faisait. Il me répondait: je réfléchis». Puis le 16 mai, Lazlo s’éclipse, sans papiers, sans vêtements, avec juste la carte bleue et sa carte de Sécurité Sociale. Depuis, il n’ a plus donné de nouvelles.Les dernières utilisations de la carte, avant que Marie ne fasse opposition, ont été enregistrées en Allemagne, dans une station service, puis le 25 mai dans un Lidl de Strasbourg. Marie Renard a fait une déclaration pour «disparition inquiétante». Lazlo n’a pas donné non plus signe de vie en Hongrie, auprès de sa famille. Il n’a pas renouvelé son arrêt de travail auprès de la MSA, qui s’interrompait le 15 juin. Marie attend, considérant qu’ils sont «inséparables» et qu’il finira par «basculer à nouveau. On forme un couple, on n’avait pas de problèmes entre nous». En attendant, sans le moindre kopek, elle est prise en charge par Paroles de Femmes, qui lui a trouvé un hébergement d’urgence. Le RSA? Il faudra le temps de monter le dossier. «ça peut prendre deux ou trois mois». Traumatisée, Marie Renard dit ne pouvoir conduire. Elle n’a pu se rendre auprès de son avocat, Maître Albarède. Du travail, elle en cherche. «Je prendrai ce qui se présente, au Smic». Avec son bac + 3, elle a travaillé dans divers secteurs, du bâtiment à l’automobile et à la réception touristique. Lazlo? «Il auront du mal à le retrouver, ils n’ont pas de photo de lui.» Marie croit plutôt en son retour spontané. Elle y croit, et elle l’espère.
(1) NDLR: à la compagnie de Gaillac, on indique que «M. Buczo n’a pas prouvé qu’il était titulaire du permis de conduire».
http://www.ladepeche.fr/article/2013/07/04/1665107-gaillac-un-accident-a-fait-basculer-leur-destin.html
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