jeudi 13 juin 2013

La tristesse au lendemain du drame

À Cernay, au lendemain du drame, la mort de Nabil Boukelssob tué dans la rue devant son immeuble, c’est un quartier, une ville en émoi et en deuil qui se sont réveillés ce matin.

C’est que le jeune qui venait d’avoir 18 ans, le 1er juin, gardien du Sporting Cernay, licencié d’une l’école de boxe, carreleur de profession, était un jeune homme véritablement sans histoire, « gentil, serviable, que tout le monde appréciait et respectait », raconte même Yves Ricordel, directeur des centres socioculturels cernéens et notamment du centre Agora, au cœur du quartier Bel Air, à deux pas.

Cellule psychologique

Au centre Agora, dans la matinée, une cellule psychologique a été mise en place pour les proches, les jeunes, les habitants du quartier qui auraient besoin d’être soutenus : « on reçoit tous ceux qui en ont besoin et les femmes sont en train de préparer, pour la famille, un dîner de deuil pour ce soir », poursuit-il.
Sur les lieux de l’agression, les proches, les amis, les voisins, les habitants du quartier ont défilé ce matin pour se recueillir un instant, ou déposer quelques fleurs ou des dons pour la famille. Des jeunes filles, des femmes avec des enfants se sont retrouvées, ne parvenant pas à quitter la rue, les larmes pleins les yeux, s’interrogeant sur le sens d’un tel geste, refusant même d’accepter la mort du jeune homme : « on a l’impression qu’il est encore là, qu’il va surgir d’un instant à l’autre », lâche l’une d’elle. Une femme plus âgée, la mère d’un des meilleurs amis de Nabil, est, elle, en pleurs et en colère. « Dimanche, ils joueaient là, sur la pelouse ; et le ballon a atterri dans le balcon... Il lui a pris sa vie pour un ballon !»

Voitures brûlées

Si la famille et les proches ont fait preuve d’une grande dignité, la nuit a été quelque peu agitée aux abords de ces immeubles où le jeune homme (né d’un père algérien et d’une mère marocaine) est mort poignardé par un voisin également d’origine marocaine. L’appartement de celui-ci situé au rez-de-chaussée a été vandalisé et sa voiture incendiée, le feu s’étant propagé au véhicule stationné à côté.
« On recueille des dons pour la famille de Nabil mais aussi pour que le propriétaire de cette voiture, un aîné qui est très apprécié ici, puisse effectuer les réparations sur sa voiture », explique Émile Mouheb, adjoint au maire en charge de la politique des quartiers.

Marche blanche

C’est en Algérie, pays d’origine de son père que le jeune Nabil sera enterré. Avant cela, dimanche, une marche blanche sera organisée à Cernay, au départ du lieu de son décès, à 10 h. Une marche silencieuse et pacifiste en souvenir de lui et pour dénoncer un crime qualifié, par le directeur du centre socioculturel, de « coup de sang dans un quartier sans histoires depuis dix ans ».

http://www.dna.fr/faits-divers/2013/06/13/la-tristesse-au-lendemain-du-drame

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